Avis général

Découverte ou suspicion de la présence du petit coléoptère des ruches

Contactez le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation si vous découvrez ou suspectez la présence du petit coléoptère des ruches dans vos colonies d’abeilles. Il s'agit d'une maladie à déclaration obligatoire au Québec.

Téléphone (sans frais) : 1 844 ANIMAUX (264-6289)

Courriel : abeille@mapaq.gouv.qc.ca

Description

Le petit coléoptère des ruches (Æthina tumida) est un insecte de la famille des coléoptères originaire d'Afrique du Sud. Cet insecte ravageur des colonies d'abeilles mellifères vit dans les ruches aux stades larvaire et adulte. Il se déplace généralement avec les colonies d'abeilles, avec le matériel apicole ou en volant sur de grandes distances (au-delà de 10 km). Il peut vivre jusqu'à six mois et survivre à l'hiver québécois au sein d'une colonie d'abeilles hivernée.

Cet insecte peut causer des dommages dans les ruches et surtout dans les hausses à miel et les mielleries.

Caractéristiques pour reconnaître le petit coléoptère des ruches

Au stade adulte, le petit coléoptère des ruches (PCR) présente ces caractéristiques :

  • Il fait environ le tiers de la taille d'une abeille (de 5,5 à 5,7 mm).
  • Il a des antennes en forme de massues.
  • Il est de couleur de brun clair à noir.
  • Les côtés de son thorax sont pointus dans la partie la plus large.
  • Son abdomen dépasse ses ailes.

Au stade larvaire, il possède ces caractéristiques :

  • Il peut mesurer jusqu'à 1,2 cm à maturité.
  • Il possède trois paires de pattes antérieures et deux rangées d'épines sur le dos.
  • Sa couleur varie du blanc crème au blanc beige.
  • Sa tête brun orangé a de courtes antennes.

Consultez la Fiche d’identification du petit coléoptère de la ruche sur le site d’Agri-Réseau Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour voir plus d’illustrations et une comparaison avec des insectes semblables, comme la fausse teigne de la cire.

Dommages causés dans les colonies et les mielleries

Le PCR est considéré comme un ravageur gérable que les apiculteurs peuvent contrôler dans la plupart des cas. Toutefois, l'énergie investie dans le contrôle du PCR a une incidence sur le temps qui peut être consacré aux autres activités de production.

Les dommages causés par le petit coléoptère des ruches dans une colonie d'abeilles sont faits majoritairement au stade larvaire de l'insecte. Une seule femelle adulte peut pondre jusqu'à 1000 œufs durant l'été. Les ruches où les abeilles sont peu nombreuses sont les plus à risque d'être lourdement infestées et endommagées. Les plus vulnérables sont donc les ruches orphelines, bourdonneuses ou faibles ainsi que les nucléi et les ruchettes de fécondation.

On observe généralement les dommages suivants :

  • Les larves creusent des tunnels dans les rayons et, en se déplaçant, provoquent l'écoulement du miel, tant dans la ruche que dans la miellerie.
  • Les larves causent la fermentation du miel : ce dernier dégage alors une odeur d'orange pourrie et devient impropre à la consommation humaine.
  • Les insectes adultes se nourrissent de pollen, de miel et d'œufs d'abeilles. Le PCR peut avoir d’autres sources de nourriture, comme des fruits, ce qui lui permet de survivre un certain temps en dehors des ruches.
  • Les abeilles peuvent abandonner leur ruche si cette dernière est trop ravagée, permettant au coléoptère de se reproduire et de se propager librement et rapidement.

Détecter la présence du petit coléoptère des ruches

Les apiculteurs doivent inspecter régulièrement leurs ruches, en priorisant les ruches faibles du rucher. Une ruche est considérée comme faible quand le nombre d'abeilles est insuffisant pour couvrir tous les cadres de couvain et de nourriture.

Le coléoptère adulte fuit la lumière et préfère se nicher dans les endroits sombres de la ruche. On le verra donc surtout :

  • à l’arrière du plancher de la ruche;
  • sur le dessus des cadres ou sous l’entre-couvercle;
  • sous les galettes ou pâtés de pollen;
  • à la surface ou aux extrémités des cadres de rive;
  • entre le couvercle et l’entre-couvercle;
  • dans les recoins ou les anfractuosités de la ruche.

Méthodes d'inspection

Certaines méthodes d’inspection ou de dépistage peuvent être utilisées pour repérer la présence de ce ravageur.

Regardez très rapidement sous le couvercle et l’entre-couvercle au moment de l'ouverture de la ruche, idéalement avec l'aide d’une deuxième personne. Évitez de trop manipuler la ruche avant de l'ouvrir.

Après avoir posé le couvercle de la ruche à l'envers au sol, retirez l'entre-couvercle. Placez une hausse sur le couvercle et attendez au moins une minute, soit le temps nécessaire pour que les insectes fuient la lumière et s'y réfugient. Retirez ensuite rapidement la hausse et observez le fond du couvercle. Répétez l'opération pour chacune des hausses de la ruche.

Faites basculer les ruches qui n'ont qu'une ou deux hausses pendant qu'une deuxième personne examine le plancher de la ruche.

Examinez les cadres un par un, si aucune des techniques précédentes n'a donné de résultats.

Pièges

Les pièges peuvent être utilisés autant pour détecter la présence du PCR dans les ruches que pour contrôler les populations de ce ravageur. Les pièges s'installent là où les PCR adultes se rassemblent dans la ruche, c’est-à-dire sous l'entre-couvercle, sur le plateau et près des cadres de rive (miel et pollen).

Les pièges sont installés pour une durée variable, selon le type de piège utilisé, certains pouvant être laissés en place indéfiniment et remplacés ou nettoyés au besoin. Une lecture des pièges est recommandée aux 10 à 15 jours.

  • Le piège « chiffon » est à la fois abordable et simple à utiliser. Il s'agit d'une feuille en microfibre que les abeilles chiffonnent, créant ainsi un piège dans lequel les PCR adultes restent pris et meurent.
  • Le piège « réservoir », rempli avec de l'huile végétale, peut être nettoyé et réutilisé. Les PCR adultes y tombent et se noient.
  • Les pâtés de pollen peuvent faire office de piège pour détecter et capturer les larves. Toutefois, comme ce type de piège ne tue pas les larves, il faut souvent le vérifier et détruire les larves trouvées.

Prévention et traitement

Privilégiez certaines actions pour prévenir l'introduction du petit coléoptère des ruches au Québec.

Installez les colonies d'abeilles et le matériel apicole à plus de 10 km des frontières américaines ou ontariennes.

Avant d'importer ou d'acheter des abeilles ou du matériel apicole, assurez-vous de leur bonne condition sanitaire. Vérifiez s'ils proviennent d'une région où le ravageur est présent. Si vous achetez des abeilles dans une autre province canadienne, assurez-vous que votre fournisseur respecte les exigences sanitaires du Québec.

Prenez soin de placer des pièges dans vos colonies et de les inspecter régulièrement si vous pratiquez des activités où des ruches d'origine et de condition sanitaire différentes se côtoient (pollinisation commerciale) ou encore si des cas positifs ont été recensés dans votre région.

Un seul traitement est présentement homologué au Canada pour le dépistage et la suppression de cet insecte. Il s'agit du CheckMite + (coumaphos). L'utilisation de ce produit n'est pas recommandée puisque le traitement est peu efficace. Il est aussi toxique pour les abeilles, et le PCR et le varroa peuvent y développer une résistance. L'utilisation de pièges pour capturer et éliminer le PCR dans les ruches est le traitement le plus recommandé et utilisé au Québec.

Pour plus d’information, consultez le guide Prévention et contrôle du petit coléoptère de la ruche (PCR) au Québec sur le site d'Agri-Réseau Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Mesures préventives à adopter

Des mesures doivent être adoptées au rucher et à la miellerie pour prévenir ou traiter l'invasion du petit coléoptère des ruches.

Au rucher

Adoptez ces mesures au rucher pour prévenir ou traiter l'invasion de ce ravageur :

  • Maintenez les colonies d'abeilles fortes et en santé. Défaites-vous rapidement des colonies mortes ou moribondes.
  • Utilisez du matériel apicole en bonne condition et ne laissez aucun matériel inutilisé dans le rucher.
  • Gardez le rucher propre et entreposez le matériel dans un bâtiment fermé et bien ventilé.
  • N'accumulez pas les hausses à miel sur les ruches, cela favorise l'activité et la reproduction du PCR. Les abeilles ne peuvent alors pas défendre ni occuper tout l'espace dont elles disposent.
  • Évitez de placer les ruches sur des sols sablonneux où les larves peuvent aisément s'enfouir pour achever leur développement.
  • Placez des pièges dans les colonies pour capturer et détruire les insectes adultes.
     

À la miellerie

Adoptez ces mesures à la miellerie pour prévenir et traiter l'invasion de ce ravageur :

  • Gardez la miellerie propre. Extrayez rapidement les hausses à miel et ne les laissez pas plus de deux ou trois jours dans une salle chaude.
  • Assurez une température fraîche, une bonne ventilation et un taux d'humidité inférieur à 50 %, que ce soit dans le local où sont entreposées les hausses à miel avant l'extraction du miel, ou encore dans les lieux où seront déposés les cadres ou tout autre matériel une fois l'extraction terminée.
  • Récupérez la cire d'opercule rapidement.
  • Pour détruire les adultes et les larves, congelez les cadres à -12 °C pendant 24 heures ou gardez-les dans une chambre froide à une température de 1 à 9 °C pendant 8 jours.
  • Placez une lampe ultraviolette d'une longueur d'onde de 390 nm sur le plancher de la miellerie pour attirer les larves matures et les coléoptères adultes. Ils pourront alors être capturés et détruits par congélation ou avec de l'eau savonneuse, par exemple.

Surveillance

Le Québec effectue des activités de surveillance et d'inspection pour prévenir l'introduction et la dispersion du petit coléoptère des ruches.

Les abeilles provenant d'autres provinces doivent respecter certaines exigences sanitaires avant d'être introduites sur le territoire québécois.

Le réseau apicole effectue des activités de surveillance et fait l'envoi d'avis de vigilance Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. lorsqu'un cas est détecté.

Déclaration immédiate de la maladie

Cet insecte est considéré comme une maladie parasitaire affectant les abeilles dans le Règlement sur la désignation des maladies contagieuses ou parasitaires, des agents infectieux et des syndromes Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Les propriétaires d'abeilles, les médecins vétérinaires et les directeurs de laboratoire doivent signaler toute découverte de ce ravageur ou suspicion de sa présence aux autorités compétentes. Pour connaître la marche à suivre dans une telle situation, consultez la page Maladies animales qui doivent être déclarées.

Présence du petit coléoptère des ruches au Québec

L'identification du PCR est réalisée par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection. Le tableau suivant présente les régions dans lesquelles se trouvent des cas actifs de PCR.

Nombre de sites positifsAnnée de confirmation du résultat positifRégionMRCSource
(soupçonnée ou confirmée)
62022Centre-du-QuébecArthabaskaPollinisation commerciale
12022Centre-du-QuébecBécancourPollinisation commerciale
12022Centre-du-QuébecDrummondPollinisation commerciale
32022Centre-du-QuébecL’ÉrablePollinisation commerciale
12022MontérégieBeauharnois-SalaberryÀ confirmer
42022MontérégieLe Haut-Saint-LaurentZones frontalières
12021MontérégieLes Jardins-de-NapiervilleZones frontalières
12021MontérégieRouvilleLot contaminé de 2020

Le petit coléoptère des ruches a été découvert pour la première fois au Canada en 2002, dans la province du Manitoba. Entre 2008 et 2020, quelques rares incursions en provenance des États-Unis et de l'Ontario ont été détectées au Québec.

Un cas provenant de l'Ontario a retenu l'attention en 2020, lorsqu'un lot de ruchettes contaminées introduit sans autorisation a été distribué à travers le Québec.

Depuis cet incident, la vigilance des apiculteurs a grandement augmenté et des dizaines de cas sont signalés, confirmés et contrôlés chaque été.

Des activités de retraçage et de surveillance ainsi que des mesures de biosécurité et de contrôle ont été mises en œuvre pour réduire les risques de dispersion dans d'autres ruchers.

Dernière mise à jour : 8 janvier 2024

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