La fièvre équine du Potomac est une maladie propre aux chevaux qui est causée par la bactérie Neorickettsia risticii. L’infection des chevaux est occasionnée par l’ingestion accidentelle d’insectes aquatiques qui sont présents dans les aliments ou dans l’eau et qui sont porteurs de la bactérie. Cette bactérie se multiplie dans les intestins des chevaux et provoque une colite.
Les animaux malades ne sont pas contagieux. Cependant, les juments gestantes peuvent transmettre l’infection à leurs poulains.
Effet chez l’animal
Cette maladie cause généralement :
- de la fièvre
- de l’abattement
- une perte d’appétit
- des coliques
- de la diarrhée.
Les symptômes peuvent évoluer vers une fourbure. Il s’agit d’une maladie inflammatoire du système vasculaire du pied pouvant entraîner des lésions graves, douloureuses et souvent permanentes chez le cheval.
De l’œdème (enflure) des membres et sous l’abdomen peut aussi apparaître. Des avortements et la mise bas de poulains affaiblis sont des conséquences possibles.
La maladie peut être mortelle en raison des complications potentielles associées à la diarrhée, à la fourbure ou à une toxémie (forte présence de bactéries ou de toxines bactériennes dans le sang).
Surveillance
Au Québec, les premiers cas de fièvre équine du Potomac ont été détectés en 2010. La bactérie à l’origine de la maladie est présente sur le territoire québécois.
Le risque d’infection coïncide avec la période où abondent les insectes porteurs de la maladie, soit la fin de l’été et le début de l’automne. Le risque est plus important dans certaines régions situées près de plans d’eau.
Pour confirmer le diagnostic, les laboratoires de santé animale du Ministère sont à même d’analyser les échantillons prélevés sur des chevaux atteints de fièvre ou ayant la diarrhée.
Nombre de cas de Fièvre équine du Potomac signalés au MAPAQ * (juillet 2017)
Centre-du-Québec |
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0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
1 |
Mauricie |
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1 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
Montérégie |
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1 |
3 |
1 |
2 |
1 |
3 |
3 |
Laurentides |
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0 |
0 |
0 |
2 |
1 |
0 |
0 |
Laval |
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0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Nombre total de cas** |
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2 |
4 |
1 |
4 |
4 |
3 |
4 |
* Données provenant des laboratoires du MAPAQ et de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal (FMV).
** Définition : cas présentant des signes cliniques compatibles et confirmés à la suite d’un résultat positif d’une analyse de laboratoire généralement reconnue.
Traitement
Les chevaux malades doivent être traités rapidement contre la déshydratation et les autres déséquilibres engendrés par la diarrhée. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens soulagent les animaux malades de la douleur en cas de coliques ou de fourbure. Des antibiotiques permettent de lutter contre l’infection et d’améliorer l’état de l’animal dans une période de 24 à 48 heures. Les chevaux se rétablissent habituellement en une semaine, si les complications sont évitées.
Photo : Marc Lajoie, MAPAQ
Mesures de prévention
- Contenir, voire réduire la présence des insectes aquatiques près des sources d’eau et de nourriture ainsi qu’à proximité des aires de repos.
- Limiter l’accès aux pâturages inondables ou adjacents à des plans d’eau.
- Utiliser des contenants d’eau et de nourriture propres et les placer à une certaine distance des sources de lumière.
- Réduire l’éclairage, en particulier la nuit et en fonction des besoins des animaux, pour éviter la contamination des lieux par les insectes aquatiques.
- Envisager la vaccination au printemps des chevaux de plus de cinq mois dans les zones où la maladie a déjà été détectée.
Voir aussi