Sécurité en cas d'incendie à la ferme et prévention

Les incendies de bâtiments agricoles sont à l’origine de pertes matérielles et financières considérables. Ils comportent des risques importants pour la sécurité des travailleurs et des premiers intervenants.

La souffrance et la mortalité d’animaux ainsi que la détresse psychologique des propriétaires liées à ce type d’incident sont aussi d’une grande importance.

Avis général

Aide en cas d’incendie

Si vous subissez un incendie à la ferme, sachez que des ressources sont mises à votre disposition pour vous aider à traverser cette épreuve : votre section locale de l’Union des producteurs agricoles, votre agent d’assurance, votre conseiller en agronomie ou votre médecin vétérinaire.

Consultez le Guide d’accompagnement du sinistré Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.de la Chambre de l’assurance de dommages.

Effets sur les animaux

Un incendie de ferme entraîne des conséquences graves sur la santé et le bien-être des animaux.

En plus des brûlures et des blessures qui peuvent survenir au cours de l’évacuation, l’inhalation de la fumée peut causer de sérieux problèmes de santé. Certains de ces problèmes seront apparents plusieurs jours seulement après l’incendie.

Le décès d’animaux, la souffrance des rescapés et le nombre élevé de bêtes dans un même lieu accentuent l’importance de prévenir les incendies. Il faut aussi savoir intervenir rapidement et efficacement en cas d’incident.

Brûlures

Habituellement, les brûlures profondes et étendues sont visibles rapidement chez les animaux. Certaines lésions localisées apparaissent de 24 à 48 heures après l’incident.

Une évaluation vétérinaire est donc nécessaire même si, à première vue, les animaux semblent avoir été épargnés. Par exemple, les vaches ont une peau cuirassée qui prend l’apparence de carton qui se rigidifie lorsqu’elle est brûlée. C’est ce qui complique la guérison et augmente les risques d’infections bactériennes.

Pis et trayons : En ce qui concerne les animaux laitiers, les brûlures aux pis peuvent rendre la traite douloureuse et accroître les risques de mammite. Des dommages aux trayons risquent aussi de se produire à la suite de la cicatrisation.

Tête : Un animal qui a la tête ou la figure brûlée peut avoir de la difficulté ou une incapacité à manger. Il peut aussi souffrir d’une perte d’appétit. Il faudra donc lui fournir de l’aide pour l’alimentation.

Yeux : La fumée peut causer une irritation des yeux et des paupières et prédisposer aux infections bactériennes. Les ulcères cornéens sont une conséquence fréquente des brûlures thermiques.

Dans certains cas, les animaux exposés à la fumée deviendront temporairement aveugles. Cet état compliquera l’alimentation et les activités du troupeau. Il sera approprié d’apporter des soins de soutien particuliers.

Pieds : À la suite de brûlures aux pieds, la paroi de l’onglon risque de se déchausser. La blessure peut provoquer des infections ou de la boiterie.

Parfois, l’animal affecté refusera de se tenir debout ou en sera incapable. Cette difficulté à se déplacer peut perturber la prise d’aliments.

Inhalation de fumée

​L’inhalation de fumée représente une cause importante de décès résultant d’incendies. Les matières de petite taille en suspension dans la fumée peuvent pénétrer en profondeur dans les voies respiratoires.

Une obstruction des petites voies respiratoires entraînera un manque d’oxygène chez les animaux. Cela peut se solder par des perturbations nerveuses comme la dépression, des modifications du comportement, de la léthargie et une faiblesse musculaire généralisée.

D’autres indices d’une intoxication à la fumée sont la confusion, l’agitation et la perte de conscience. L’inhalation de fumée peut aussi entraîner des infections pulmonaires.

Effets psychologiques

​Les éléments suivants sont à même d’affecter les animaux sur le plan psychologique :​

  • le stress causé par l’incendie;
  • le transport;
  • la cohabitation avec des animaux inconnus, si les animaux sont relocalisés;
  • les changements dans la routine;
  • les conditions de logement;
  • la diète.

Les animaux qui ont subi un événement traumatique sont plus sensibles et plus nerveux. Les personnes qui exécutent des manipulations habituelles doivent alors adapter leur façon de travailler.​

Dans les semaines suivant un incident de l’ampleur d’un incendie, il peut se produire une hausse du nombre d’avortements. Ceux-ci sont associés aux effets des gaz toxiques dans la fumée ou encore au stress lié à l’événement.

Conseils pour les animaux survivants

Il pourrait être nécessaire de faire un suivi des animaux dans les jours ou les semaines suivant l’incendie. On peut ainsi détecter certains problèmes respiratoires, oculaires ou autres qui ne sont pas toujours visibles au premier abord.

Les premières mesures conseillées à la suite d’un incendie sont les suivantes.

Sécuriser les animaux

Au cours des manœuvres destinées à sortir les animaux du bâtiment en flammes, ceux-ci risquent de se couper ou de se blesser sur des débris. Des fractures peuvent également se produire si l’animal tombe à cause d’une surface glissante, comme dans une cour glacée en hiver ou e​n raison d’une incoordination.

Il est probable que les animaux cherchent aussi à retourner dans l’étable en feu. La raison de ce comportement n’est pas connue précisément. On présume qu’ils cherchent à se retirer dans un endroit familier comme réponse à un événement traumatique.

Par conséquent, les animaux rescapés doivent être surveillés de près et gardés dans des conditions sécuritaires. Celles-ci se révèlent aussi nécessaires pour qu’ils puissent être examinés de façon complète par un médecin vétérinaire.

​Arroser les rescapés

Les muscles des animaux peuvent continuer à chauffer sous la peau pendant plusieurs heures après l’incendie. L’arrosage fréquent avec de l’eau froide aidera à soigner les plaies et à ramener la température corporelle à la normale.

Il faut toutefois faire attention au risque d’hypothermie, particulièrement durant les grands froids de la période hivernale.

Fournir de l’eau à boire dès que possible

La consommation d’eau garde les voies respiratoires humides et facilite l’élimination des particules inhalées.

​​Effectuer un examen par un médecin vétérinaire

Le médecin vétérinaire veillera d’abord à déterminer la gravité des blessures des animaux et à établir un pronostic à moyen et à long terme.

L’examen physique des animaux consistera en une évaluation visuelle pour vérifier s’il y a boiterie, atteintes oculaires, brûlures, coupures et autres problèmes. Le médecin vétérinaire fera aussi une auscultation respiratoire et cardiaque.

Par la suite, il établira un plan de traitement selon les signes présentés par les animaux. Dans certains cas, l’euthanasie sera recommandée pour des raisons humanitaires.

Prévenir les incendies ou en réduire les conséquences

Prenez le temps de vérifier régulièrement certaines de vos installations et prévoyez un plan d’urgence.

Sécurité et conformité des installations

La cause des incendies de bâtiments agricoles rapportée le plus souvent est la défaillance ou la défectuosité mécanique ou électrique. Pour plus d’information, consultez la Brochure d’information sur les risques d’incendie d’origine électrique Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Des installations électriques en bon état sont essentielles pour maintenir la sécurité. Si elles ne sont pas conformes ou si elles sont trop vieilles, surchargées, peu entretenues ou mal protégées, elles peuvent provoquer des incendies.

Il est donc recommandé de faire vérifier ses installations par un professionnel comme un maître électricien.

Sachez que la Régie du bâtiment du Québec effectue des inspections pour vérifier le respect des exigences du Code de construction et l’entretien des appareillages électriques. Consultez le communiqué Bâtiments agricoles : rappel des exigences en électricité Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Protocole en cas d’urgence

La rédaction et la mise en place d’un protocole ou d’un plan d’urgence sont une bonne initiative. Cet outil peut contribuer à faciliter la maîtrise d’un incendie à la ferme ou à en diminuer les répercussions.

Il est d’ailleurs recommandé dans les codes de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins de boucherie, des bovins laitiers, des veaux lourds, des équidés, des moutons, des porcs, des lapins et de la volaille.

Apprenez-en plus sur les codes de pratiques pour les soins et la manipulation des animaux d’élevage Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. sur le site du Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage.

Sécurité des intervenants

Une personne appelée à intervenir en cas d’incendie ne doit jamais se trouver dans l’obligation de mettre sa vie en danger pour sauver un animal.

Le bien-être animal est important mais, en aucun cas, il ne faut tenter de sortir les animaux s’il n’est pas possible de le faire de manière sécuritaire.

Bien souvent, les animaux sortis des flammes sont euthanasiés dans les jours suivants. Une telle décision peut survenir en raison de problèmes de santé importants associés à l’inhalation de fumée ou pour d’autres raisons.

Dernière mise à jour : 8 janvier 2024

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