Les emballages durables​​​​

Carrolyn O’Grady
C
onseillère en transformation alimentaire
Direction régionale de la Montérégie, secteur Ouest du MAPAQ​

​​​​​​​​Les emballages alimentaires jouent de multiples fonctions dans la mise en marché des produits et comptent pour beaucoup dans le succès d’un produit. Néanmoins, leur impact avéré sur notre empreinte écologique est tel qu’aujourd’hui, les consommateurs réclament de plus en plus d’emballages durables. Il va sans dire que les préoccupations écologiques de l’heure poussent le domaine de l’emballage vers une phase de mutation.
 

Les multiples rôles de l’emballage

Les emballages ont la tâche de transmettre vos messages marketing aux consommateurs pressés en moins de trois secondes. Fonction d’autant plus importante si l’on considère que la majorité des décisions d’achat se prennent sur les lieux de vente. Pour le consommateur, les emballages facilitent l’utilisation du produit et son entreposage. En termes de sécurité alimentaire l’emballage assure également une protection contre les risques de contamination microbiologique, chimique et physique en plus d’augmenter la durée de vie des aliments. Par ailleurs, les consommateurs réclament aujourd’hui des emballages plus durables ou minimisés, voire éliminés. Tous ces éléments doivent être pris en considération lors de votre choix d’emballage, et ce, en tenant compte d’un coût de revient réaliste pour votre entreprise.
 

La tendance vers les emballages durables 

​Les consommateurs sont de plus en plus informés et ils ont des préoccupations environnementales croissantes. Ils recherchent, entre autres, des emballages plus écologiques, des possibilités de prévention du gaspillage alimentaire et de réutilisation, et une meilleure conservation des aliments. D’ailleurs, plusieurs entreprises tentent de répondre à ces préoccupations par différents moyens. Par exemple, la bouteille d’eau 600 ml de Naya a été repensée afin d’être fabriquée à partir de plastique recyclé à 100 % et de téréphtalate de polyéthylène recyclé (rPET). Le contenant est composé de la même quantité de plastique que le format de 500 ml, mais contient 20 % plus d’eau.
 
Danone a aussi supprimé l’enveloppe cartonnée de ses paquets de 4 yogourts, ce qui a diminué le poids de l’emballage d’environ 24 %; son utilisation annuelle de carton, de près de 1 000 tonnes et ses émissions annuelles de CO2, de près de 375 tonnes. Certaines entreprises, telles que la Laiterie Chalifoux avec ses petits pots en verre, ont effectué un virage vers des emballages réutilisables, tandis que d’autres ont choisi de commercialiser leurs produits en vrac.

Choisir un emballage durable

Les systèmes de traitement des matières à recycler ne sont pas optimisés pour tous les matériaux placés dans les bacs bleus. Lors du choix d’un emballage, il faut réfléchir non seulement aux fonctions susmentionnées, mais aussi aux facteurs suivants :
  • Est-ce que les matières choisies sont issues de ressources renouvelables ou recyclées ?
  • Puis-je réduire la quantité d’emballage utilisé ?
  • Quelle est la capacité de recyclage ou de réutilisation des matériaux en aval ?
Voici quelques informations utiles à considérer lors du choix du matériau d’emballage. Les informations qui suivent ne sont pas exhaustives, mais elles sont utiles pour alimenter la réflexion sur le choix de l’emballage. Les références à la fin de cet article vous permettront d’approfondir vos connaissances.

Le plastique de code 1 (polyéthylène téréphtalate ​ou PET) est recyclé assez efficacement au Québec. Par contre, s’il y a l’ajout d’une étiquette ou d’un manchon en polychlorure de vinyle (PVC), l’efficacité du scan optique lors du tri est diminuée. Des produits de plastique de code 1 (PET) avec une étiquette en PVC pourraient être rejetés du système de recyclage ou bien ils pourraient contaminer le plastique, ce qui diminuerait la qualité de la résine de PET recyclé obtenu. Le plastique de code 1 (PET) noir carbone utilisé dans les emballages, souvent pour donner une apparence de produit plus haut de gamme, n’est actuellement pas recyclé de façon efficace, car le tri optique n’est pas optimal. 

Les plastiques de code 2 (polyéthylène haute densité ou HDPE), 4 (polyéthylène basse densité ou LDPE) et 5 (polypropylène ou PP) sont aussi recyclés, mais à condition d’éviter l’utilisation des étiquettes en PVC. Les plastiques de code 2, 4 et 5 sont également des plastiques recommandés pour être réutilisés. Les plastiques stratifiés, tels que les sachets autoportants ou « stand up pouch », contiennent plusieurs couches de résines laminées. Pour le moment, le recyclage de ces produits est limité. La possibilité d’inclure des matières recyclées peut être envisagée par une entreprise qui étudierait cette option.
Les emballages compostables (code 7, acide polylactique ou PLA) le sont  sous des conditions industrielles spécifiques. Malheureusement, à l’heure actuelle, ces matériaux ne sont pas compostés au Québec et peuvent facilement contaminer les lots de plastique de code 1 (PET). Les emballages faits de plastique oxobiodégradable peuvent également avoir des effets néfastes sur l’environnement car, à la suite de leur dégradation, des microparticules de plastique demeurent dans l’environnement. Ces plastiques ne peuvent pas être recyclés et peuvent également contaminer les plastiques recyclables.

Les plastiques de code 6 (polystyrène ou PS) sont coûteux à recycler en raison de leur faible masse, qui augmente aussi les coûts de transport. Selon Recyc-Québec, ces plastiques ne devraient pas être mis au recyclage.

Les contenants en aluminium sont facilement recyclables, car l’industrie métallurgique est particulièrement développée au Québec. Du contenu recyclé peut aussi être intégré dans ces solutions d’emballage. Le verre, coloré ou non, est également recyclé. Toutefois, il est recommandé que le bouchon et l'étiquette soient facilement séparables et que le contenant soit allégé le plus possible afin de diminuer l’impact du transport. Le carton et l'emballage de papier peuvent aussi s’avérer de bons choix pour intégrer du contenu recyclé. De plus, Éco Entreprises Québec recommande de privilégier l’utilisation d’un seul matériau, car cette façon de faire facilite le recyclage. Par exemple, il est préférable d’éviter l’ajout d’une fenêtre en cellophane dans un emballage de carton. De plus, il est conseillé de valider les substances chimiques utilisées comme barrières physiques pour protéger un produit, car ces substances peuvent complexifier le recyclage.​

Par où commencer le virage vers des emballages durables ?

La démarche d’écoconception de votre emballage est la première étape qui permettra d’analyser le cycle de vie complet de votre produit et de vos processus. Cette analyse sera utile pour savoir comment réduire votre empreinte sur l’environnement. 

Pour de plus amples informations à propos de cette démarche et pour des informations supplémentaires à propos des emballages durables, vous pouvez consulter le site d’Éco Entreprises Québec​​.

Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec​ a également produit un guide emballage alimentaire​.​

Plusieurs autres options d’emballages durables se présentent à vous. La recherche est d’ailleurs en cours afin de bonifier l’offre. Pour vous guider à faire un choix judicieux, consultez l’Institut de technologie des ​emballages et du génie alimentaire​​.

Texte intégral: journal Gestion et technologie agricoles (GTA), 19 septembre 2019
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Dernière mise à jour : 2020-01-30

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