Nicole Damas, agronome
En Abitibi-Témiscamingue, il y a de plus en plus d’intérêt pour les céréales d’automne, et plus particulièrement pour le blé d’automne. Comme nous le verrons, les avantages économiques et les bénéfices environnementaux de ce type de culture sont manifestes.
La production de blé d’automne comporte plusieurs avantages, notamment celui d’améliorer la structure du sol. L’état de la structure du sol a une influence déterminante sur l’établissement des cultures, sur leur croissance et sur leur rendement. La structure du sol est liée, entre autres, au travail du sol et au degré de compaction. La céréale d’automne, par la gestion de la culture, diminue la compaction du sol en améliorant la circulation de l’eau, le degré d’aération, la capacité des racines à croître en profondeur et la capacité du sol à résister à l’érosion.
Cette culture se prête aussi à une bonne gestion de l’application des herbicides, lorsque nécessaire, et procure une couverture du sol en hiver. Elle favorise la protection des sols et est bénéfique pour la santé de ces derniers. Le blé d’automne peut être vendu pour l’alimentation animale ou pour la consommation humaine. La farine produite à partir de cette céréale est appréciée des boulangers en raison de sa qualité et du fait que l’application d’herbicide est réduite à son minimum sans que la culture soit biologique.
Les céréales d’automne présentent donc des avantages pour les producteurs, et une étude récente confirme que l’intérêt pour cette culture est fondé.
En effet, en juillet 2022, l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) a publié le rapport final
Impact des céréales d’automne sur la rentabilité, l’amélioration de la santé du sol et la réduction de l’usage des pesticides par rapport aux céréales de printemps.
L’objectif du projet était de favoriser l’implantation de céréales d’automne chez les agriculteurs de dix régions du Québec pour attester, d’une part, des avantages économiques et des gains de productivité liés à cette culture et, d’autre part, pour démontrer les bénéfices pour la santé des sols, la décroissance de la pression des mauvaises herbes et la réduction de l’utilisation des pesticides.
L’étude s’est terminée en mars 2022. Elle comparait les performances des céréales d’automne à celles des céréales de printemps dans dix régions du Québec, dont l’Abitibi-Témiscamingue. Au Témiscamingue, une céréale de printemps (blé de printemps) et deux céréales d’automne (blé d’automne et seigle d’automne hybride) ont été semées sur deux ans.
À l’automne 2019, un semis trop tardif des céréales d’automne, soit le 12 septembre, a affecté la survie des plants au printemps et, par le fait même, la productivité en 2020. En 2021, la survie à l’hiver du site du blé d’automne a été de 75 %, mais cela a quand même permis d’obtenir un meilleur rendement que le blé de printemps pour une marge économique comparable.
Les plus curieux d’entre vous peuvent consulter le rapport de l’étude en ligne. Vous y trouverez :
- les résultats chez les producteurs des autres régions;
- l’analyse économique comparative des céréales d’automne et des céréales de printemps;
- les figures et les tableaux présentant des informations agronomiques.
Pour en savoir plus
