Les friches agricoles et le captage du carbone​

​Jean-Luc Pelletier Deschênes, agronome

Conseiller régional en productions animales​

L’intérêt marqué pour la mise en valeur des friches agricoles en réponse aux changements climatiques est indéniable. La présence de nombreuses friches sur notre territoire placera certainement ce sujet au cœur des discussions sur le développement agricole dans les prochaines années.

En 2015, le Canada et 194 autres pays ont adopté l’Accord de Paris, qui vise à renforcer les efforts pour limiter l’augmentation de la température mondiale en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2).

Dans le secteur agricole, le reboisement des terres en friche est la méthode privilégiée pour la réduction des gaz qui contribuent au réchauffement climatique. En effet, les arbres absorbent le CO2 atmosphérique tout au long de leur vie. Le carbone absorbé est accumulé dans les tissus des arbres lors de leur croissance et l’oxygène est rejeté dans l’atmosphère.
 
Pour que le retrait du carbone atmosphérique soit comptabilisé, on ne doit pas simplement remplacer des arbres issus d’une coupe forestière en reboisant les mêmes superficies. Il faut accroître le couvert forestier d’une région. L’intérêt pour les friches agricoles réside dans le fait que l’on ajoute de nouveaux arbres. Le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue rassemble de grandes superficies de friches et leur utilisation est l’objet d’enjeux importants dans ce contexte.
 
Pour déterminer les effets de l’établissement d’une plantation sur les friches agricoles et pour établir une comparaison avec la forêt avoisinante, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue mène présentement un projet de recherche. Les chercheurs évaluent à long terme la capacité de séquestration de carbone de différentes espèces d’arbres.
 
En 2022, des chercheurs de l’Université Laval ont présenté une étude comparant les niveaux de séquestration de carbone entre une terre agricole reboisée et une terre agricole laissée en friche. De façon surprenante, sur un horizon de 50 ans, les résultats n’ont pas montré de différence quant au carbone retiré de l’atmosphère entre les friches reboisées et les friches naturelles. Évidemment, avant de tirer des conclusions définitives, les auteurs de l’étude mentionnent que d’autres recherches devront être effectuées pour apporter plus de précision à ces résultats.
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Dernière mise à jour : 2022-12-09

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