Mise en valeur de la zone agricole : agriculture ou forestière?​

Pascal Martel
Conseiller en aménagement du territoire et en développement rural

Alors que le Québec tente de juguler la pandémie, j’ouvre une réflexion sur la vocation de la zone agricole à long terme : devrions-nous favoriser la mise en valeur de la zone agricole à des fins d’agriculture ou à des fins forestières?

Bien que la zone agricole soit convoitée par des acteurs autres qu’agricoles, notamment l’industrie forestière, il ne faut pas oublier que les sols valorisés par l’agriculture et l’élevage ont rempli un rôle majeur dans le développement des communautés depuis le début de la colonisation. Face à la crise sanitaire sans précédent qui se déroule, nous devons nous questionner sur l’activité économique qui sera la plus structurante pour les terres agricoles de la région.

Selon les projections établies dans le document Perspectives démographiques du Québec et des régions, 2016-2066, publié par l’Institut de la statistique du Québec, si la tendance se maintient, la population québécoise devrait atteindre neuf millions d’habitants en 2030 et près de dix millions en 2066! Suivant l’Organisation des Nations unies, d’ici 2030 la population mondiale augmentera de plus de 10 %. Quant à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, elle estime que, si les revenus et la consommation continuent de progresser au rythme d’aujourd’hui, la production agricole devra s’accroître de 60 % pour satisfaire à la hausse attendue de la demande pour l’alimentation humaine et l’alimentation animale. En conséquence, il est essentiel de préserver les terres de la zone agricole et de les utiliser de façon durable pour soutenir le développement de l’agriculture.

En d’autres mots, il importe de planifier l’aménagement et le développement du territoire en donnant la priorité aux activités et aux exploitations agricoles dans la zone agricole, et ce, dans le respect des caractéristiques du milieu. Évidemment, la gestion du territoire agricole doit continuer de se faire avec rigueur. C’est pourquoi, tous ensemble, nous pouvons travailler de manière concertée pour faire de la mise en valeur de ce territoire une priorité dès à présent. Collectivement, il faut préserver la zone agricole et cesser de voir le territoire agricole comme une banque de terrains disponibles, tant pour le développement résidentiel que pour les activités économiques et industrielles!

Il est possible de définir collectivement des secteurs préautorisés pour y permettre le reboisement et créer des espaces complémentaires d’une zone agricole dynamique. En ce sens, nous devons nous assurer de ne pas avoir à défricher les terres agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue une deuxième fois…

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Dernière mise à jour : 2020-07-02

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