Un biofiltre, ça sert à quoi?

Que faites-vous des eaux de rinçage de votre pulvérisateur? Si celui-ci est équipé d’un réservoir contenant de l’eau claire, vous pouvez effectuer son rinçage immédiatement après la pulvérisation et éliminer l’eau de rinçage de façon sécuritaire en l’appliquant sur le champ qui vient d’être traité. Assurez-vous alors de respecter les doses recommandées et les zones tampons indiquées sur les étiquettes des produits ainsi que les distances d’éloignement prévues dans le Code de gestion des pesticides. Une autre option est d’utiliser une aire de rinçage d’équipement de pulvérisation et un système de traitement des effluents phytosanitaires, communément appelé « biofiltre ».

Pour plus de détails sur le rinçage, vous pouvez consulter :

Un des défis des entreprises agricoles est de protéger l’environnement sans limiter leur potentiel de production. Pour lutter contre les ennemis qui peuvent nuire à la qualité et au rendement de leurs récoltes, elles disposent de divers moyens de prévention. Lorsque ces derniers ne suffisent pas, elles peuvent alors avoir recours à des outils de lutte tels les pesticides. Certains de ces produits peuvent se déplacer vers les eaux de surface ou souterraines de même que dans l’air. Ainsi, des organismes comme les abeilles, les oiseaux, la faune aquatique et même les humains, qui ne sont pas visés directement par les pesticides, sont tout de même susceptibles d’être affectés.

De nombreuses études menées au cours des dernières années, notamment en Europe, ont démontré que les sources ponctuelles de contamination par les pesticides contribuaient à plus de 50 % de la concentration détectée dans les eaux de surface. Les aires de remplissage et de rinçage des pulvérisateurs peuvent être des sources ponctuelles de pollution par les pesticides. Pour limiter les risques de contamination de l’environnement par les pesticides, le Centre de recherche de Wallonie en Belgique a développé le biofiltre. L’équipe de la Compagnie de recherche Phytodata inc. a accompagné des producteurs dans l’installation de biofiltres dans leur exploitation.

Le MAPAQ s’est inspiré de ces différents travaux pour concevoir un feuillet technique permettant la mise en place dans les entreprises d’une aire de rinçage d’équipement de pulvérisation et d’un système de traitement des effluents phytosanitaires.

Le biofiltre fonctionne selon le principe de biodégradation des pesticides, c’est-à-dire que les eaux de lavage et de rinçage du pulvérisateur sont acheminées vers une colonne de filtration constituée de bacs étanches, superposés et remplis de substrat. Les matières actives contenues dans ces eaux sont retenues par la matière organique pour être ensuite dégradées par les microorganismes présents dans le substrat. Ce média filtrant est constitué de paille hachée, de terreau ainsi que de terre provenant de champs de l’entreprise puisque les populations microbiennes de celle-ci, déjà adaptées, sont aptes à dégrader les pesticides appliqués dans les champs.

Le biofiltre continue de s’améliorer grâce aux essais d’adaptation technologique effectués récemment par l’équipe de recherche du Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL). Les améliorations apportées permettront de réduire davantage les rejets de contaminants dans l’environnement.

Pour permettre aux entreprises agricoles de continuer de répondre aux attentes des consommateurs à l’égard de la santé et de l’environnement, le MAPAQ leur offre du soutien par l’entremise du programme Prime-Vert. Une aide financière pouvant couvrir 70 % ou 90 % des dépenses admissibles, jusqu’à un maximum de 10 000 $ par exploitation agricole, est disponible pour vous permettre d’installer ce type d’équipement dans votre entreprise.

Vous pouvez consulter le Guide du demandeur Volet 1 – Interventions en agroenvironnement par une entreprise agricole (PDF, 312 ko).

Communiquez avec vos conseillers régionaux pour de plus amples informations.

Direction régionale de Montréal-Laval-Lanaudière (450 589-5781)
Xavier Bernard, agronome, poste 5027
Guillaume Deschênes, agronome, poste 5036

Direction régionale des Laurentides (450 971-5110)
Mélanie Cyr, ingénieure, poste 6516

 

Mélissa Gagnon, agronome, conseillère en productions maraîchères
Direction régionale de Montréal-Laval-Lanaudière
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Collaboration :
Pierre-Antoine Thériault
Direction de la phytoprotection
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

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Dernière mise à jour : 2019-09-23

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