Le travail en bandes, une autre façon de travailler le sol

Georges Lamarre, ingénieur et agronome, MAPAQ Montérégie-Ouest
Collaboration : Olivier Marois-Mainguy, agronome, MAPAQ Montérégie-Ouest


Le travail en bandes consiste à préparer des bandes d’une largeur d’environ 15 cm pour semer une culture en rangs écartés de 76 cm. Il peut y avoir plusieurs définitions mais le but est le même : préparer un lit de semence idéal.

Il existe plusieurs sortes d’appareils de travail en bandes : Pluribus, Gladiator, Orthman, Soil-Warrior, Yetterco et autres. Ils sont construits de disques et de dents. Les équipements avec dents permettent un travail en profondeur (environ 30 cm) tandis que les appareils à disque travaillent jusqu’à environ 15 cm de profondeur.

Rotation des cultures

La rotation des cultures (exemple : maïs, soya et céréales) est recommandée pour faciliter la gestion des résidus. Si on désire utiliser une machine de travail en bandes après une culture de maïs, il est recommandé de travailler dans l’entre-rang pour éviter le bourrage.

Types de sol

Ce genre d’appareil peut travailler dans différents types de sols. Les argiles devront être travaillées dans des conditions sèches et il faut faire attention au lissage dans ces sols. Les limons et les sables peuvent être travaillés dans des conditions plus humides.

À l’automne :

Certaines conditions doivent être prises en considération pour éviter certaines problématiques associées aux conditions climatiques du Québec :

  1. Éviter de faire des bandes dans des terrains en pente de plus de 0,5 %. Cela risque de creuser un canal à la fonte des neiges au printemps.
  2. Éviter de travailler dans des conditions humides. Si on passe une dent à une profondeur de 30 cm dans le but de décompacter le sol, il faut un sol sec. Il est préférable de faire un profil de sol avant l’utilisation pour savoir s’il existe une couche compacte et à quelle profondeur. Posez-vous la question suivante : est-ce que je suis capable de briser une couche compacte avec ce genre d’appareil?
  3. Il faut aussi éviter de créer une zone pleine d’eau au printemps. Cela se produira lorsque le sol est trop plastique (sol argileux) lors du travail en bandes. Une dent pourra lisser et réduire l’infiltration de l’eau de cette zone. Rappelez-vous toujours que l’eau cherche à s’infiltrer dans le sol, surtout dans les zones plus molles comme une bande travaillée avec cet appareil. Mais si l’infiltration n’est pas bonne, l’eau demeurera dans cette zone. Il est faux de croire que le gel et le dégel briseront le lissage et augmenteront l’infiltration. Elle restera plutôt emprisonnée dans la bande.

Au printemps :

Il n’est pas recommandé de travailler avec ce type de machine au printemps dans les argiles. Il y a trop de risques de compactage de la bande. Le lit de semence idéal ne sera pas atteint. On recommande davantage les appareils avec disques. L’utilisation de dents au printemps peut créer du lissage dans la zone de semis.

Ces appareils auront un effet d’assèchement et de réchauffement de la bande pour favoriser une meilleure levée. La profondeur de travail ne devrait pas dépasser la profondeur de semis.
Ces appareils ne devraient en aucun cas servir à décompacter un sol au printemps. Le sol sera presque toujours trop humide. Ne vous fiez pas aux apparences, la surface semble sèche, mais le sous-sol sera humide.

Autres considérations :

Ces appareils ont été conçus chez nos voisins du sud. Leurs conditions de sol sont souvent plus sèches et l’eau est moins disponible. Le travail en bandes permet à la plante de descendre plus profondément pour aller puiser de l’eau. Chez nous, c’est un peu le contraire : l’eau restera dans la bande si le sol ne possède pas une bonne capacité d’infiltration. La température du sol sera alors plus froide due à la présence de l’eau. Il est fortement recommandé d’utiliser un système de géolocalisation par satellite (GPS) pour s’assurer de l’alignement des bandes.

Nous avons fait le suivi de deux types d’appareils en 2015. Le Pluribus de la compagnie Dawn et le Gladiator de la compagnie Kuhn. Nous avons comparé les rendements et le genre de travail de sol. Notez que la dent du Gladiator a été remplacée par le producteur par deux disques pour une meilleure préparation du lit de semence au printemps.

Essais 2015

Le travail en bandes ne doit pas créer une dépression vis-à-vis le rang. Nous n’avons pas remarqué de dépression avec les deux machines que nous avons suivies. La comparaison entre le tasse-résidus et le travail en bandes sur la culture de maïs-grain est de 2875 unités thermiques maïs (utm) sur le retour de soya. La comparaison entre le semis direct et le travail en bandes sur la culture du maïs-grain résulte dans 2800 unités thermiques maïs (utm) sur le retour de soya. Voici les tableaux présentant les résultats :

Tasse-résidus versus travail en bandes

 

 Rendement
(tm/ha)

 Écart type

 Tasse-résidus

 11,62

 0,793

 Travail en bandes

 12,41

 0,692


Semis direct versus travail en bandes

 

 Rendement
(tm/ha)

 Écart type

 Semis direct

 11,65

 

 Travail en bandes

 11,98

 


Conclusion

Ces appareils permettent un bon réchauffement de la zone de semis, mais il faut prendre soin de travailler dans de bonnes conditions. Ne prenez pas ces machines pour des sous-soleuses.

Crédit photo: Georges Lamarre, MAPAQ

Texte intégral : journal Gestion et technologie agricoles (GTA), 14 janvier 2016

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Dernière mise à jour : 2016-01-21

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