Comment fonctionne la digestion du cheval?

Fernand Turcotte, agr.,
Conseiller régional en productions animales et plantes fourragères
MAPAQ Montérégie


Les équidés sont des herbivores et des granivores (même famille que le lapin). Ils ont donc la capacité de valoriser des aliments fibreux.

Le cheval a une capacité stomacale 14 fois plus petite que celle du rumen de la vache. Aussi, un cheval au travail aura besoin d’un minimum de trois repas par jour pour absorber sa diète en plusieurs petites portions composées de quantités réduites d’aliments.

Les particularités anatomiques du système digestif du cheval font en sorte que cet animal a besoin d’une mastication assez longue. Cela stimule la sécrétion de salive, qui rend les aliments plus faciles à avaler tout en préparant le travail de l’estomac par les enzymes qu’elle contient.

Dans la partie de l’estomac dépourvue de glandes, les enzymes et les micro-organismes transforment le bol alimentaire. Les contractions de l’estomac brassent ce bol, qui s’imprègne ainsi de suc digestif. Ce suc contient de l’acide chlorhydrique, dont la fonction est de limiter le processus de transformation amorcé, d’assurer une « désinfection » et de permettre la séparation de la pepsine et des protéines.

L’intestin grêle, aussi appelé « petit intestin », contient le duodénum, l’iléon et le jéjunum. C’est là que les sucres, les acides aminés gras et les sels minéraux sont assimilés. La sécrétion d’enzymes pour hydrolyser (scinder) la protéine (protéase) et l’amidon (amylase) ainsi que la bile (bilirubine = sels biliaires) cesse dans le duodénum (première partie du petit intestin). L’estomac et l’intestin grêle du cheval sont de petite taille.

Son gros intestin est quant à lui extrêmement développé. Le cæcum du cheval et une grande partie de son côlon sont en quelque sorte des chambres de fermentation (pseudorumen) où d’innombrables bactéries décomposent les fibres alimentaires. Cette réaction libère de l’énergie et, après la mort de micro-organismes, rend utilisables les précieux composants protéiques.

Le crottin, un indicateur de la santé

L’aspect et la consistance du crottin donnent de précieuses indications sur la santé du cheval et sur l’assimilation des aliments par celui-ci.

Le crottin d’un cheval en bonne santé est bien moulé, de couleur brun-vert, luisant et ne dégage pas d’odeur nauséabonde. Un crottin clair et sec révèle une trop grande quantité de paille ingérée ou un manque d’eau. Une telle situation peut entraîner une constipation.

Le cheval qui mange son propre crottin ne risque pas d’ingérer des parasites tant que celui-ci est encore « chaud ». Vraisemblablement, les organismes toujours vivants dans le crottin contribuent à la régulation de la flore intestinale. Lorsqu’un cheval se comporte ainsi, il faut réduire la dose d’aliments énergétiques (moulées, concentrés) et lui donner plus de foin.

Les chevaux qui mangent leur crottin encore « chaud » sont en général, à l’exception des poulains, des chevaux mal nourris. On donne souvent trop d’aliments énergétiques et pas assez de foin aux jeunes chevaux, tout comme aux chevaux de compétition.

Le foin, essentiel pour la nutrition des chevaux

Étant donné les particularités anatomiques du système digestif des chevaux, les fourrages provenant des prairies (foin long) et des pâturages (graminées et légumineuses) constituent donc, depuis toujours, la pierre angulaire de leur alimentation.

 

Texte intégral : journal Gestion et technologie agricoles (GTA), 12 avril 2018

 
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Dernière mise à jour : 2018-05-10

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