Yvan Faucher, agronome
Conseiller en grandes cultures
MAPAQ Montérégie
Au Québec, nous observons un regain de popularité pour les céréales d’automne. En effet, les superficies ensemencées de blé d’automne au Québec sont à la hausse depuis plusieurs années passant de 4200 ha en 2011 à 20 500 ha en 2018 (Statistiques Canada, Tableau : 32-10-0359-01).
Pourquoi cet engouement? Les céréales d’automne constituent la culture de rotation idéale et les bénéfices économiques, agronomiques et environnementaux sont nombreux :
- rendement en grain et en paille supérieur au blé de printemps
- augmentation de la marge sur coûts variables pour l’ensemble de la rotation
- couverture du sol durant l’hiver et diminution de l’érosion
- amélioration de la structure du sol
- récolte plus hâtive permettant les travaux d’automne sur sol plus sec
- meilleur contrôle des mauvaises herbes
- et beaucoup d’autres encore.
Il est temps, en ce moment, de penser au semis qui arrive bientôt. Voici quelques points à considérer avant de semer :
- La date de semis a un impact sur le rendement et la survie à l’hiver. En Montérégie, par exemple, on sème du blé d’automne en septembre, avec possibilité de semer jusqu’à la mi-octobre.
- Pour obtenir une survie à l’hiver maximale, il faut choisir un champ ayant une bonne santé de sol générale et possédant un bon égouttement de surface afin de faciliter l’évacuation de l’eau, principalement lors de la fonte des neiges. Les sols ayant une bonne infiltration de l’eau donneront aussi de meilleurs résultats.
- Il existe plusieurs choix d’espèces de céréales d’automne (blé, seigle, triticale et épeautre).
- Votre décision sera en fonction des marchés potentiels et des qualités agronomiques des cultivars. Des essais de seigle hybride ont eu lieu cette année dans plusieurs régions du Québec et cela semble prometteur : marché potentiel, excellent rendement et bonne tenue.
La survie à l’hiver demeure le principal frein au développement des cultures d’automne. On assiste souvent à une combinaison de facteurs lors de la mortalité des cultures d’automne. Il est cependant possible pour vous de prendre les décisions qui s’imposent pour minimiser les risques de mortalité hivernale. Si vous semez une céréale d’automne dans le but de faire des travaux de nivellement ou de drainage après la récolte, il y a de bonnes chances que le champ choisi ne possède pas les qualités requises pour que la culture « passe l’hiver ». Il y aura toujours un risque de mortalité hivernale. Consultez vos conseillers et faites le saut. Vous verrez que le risque en vaut la chandelle.
Vous voulez en savoir plus? Un nouveau guide, offert par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ), offre des informations détaillées sur les céréales d’automne : « Céréales d’automne - Guide de production ». Ce guide reflète l’intérêt suscité depuis quelques années à mieux comprendre les cultures d’automne et permettra d’outiller les conseillers, intervenants et producteurs dans la prise de décision face à ces cultures.
Texte intégral : journal Gestion et technologie agricoles (GTA), 20 septembre 2018