Elisabeth Lefrancois, agr.,
Conseillère en productions fruitières émergentes et horticulture biologique
MAPAQ Montérégie
L’agriculture biologique est sur toutes les lèvres en ce moment. Elle a le vent dans les voiles et a d’ailleurs été établie comme l’un des huit vecteurs de croissance dans la Politique bioalimentaire 2018-2025 du gouvernement du Québec. De plus, parmi ces huit vecteurs de croissance, on trouve l’alimentation santé, les pratiques écoresponsables et les achats de proximité : des concepts qui sont au cœur de l’agriculture biologique. Par ailleurs, lors du Sommet sur l’alimentation, on a indiqué comme cible de doubler la superficie consacrée à la production biologique d’ici 2025, c’est-à-dire passer de 49 000 hectares en 2015 à 98 000 hectares en 2025. Cet objectif est aussi inscrit à la nouvelle politique bioalimentaire.
Que se passe-t-il en Montérégie?
En 2018, selon le portailbioquebec du CARTV (Conseil des appellations réservées et des termes valorisants), la Montérégie compte 336 entreprises certifiées et 38 entreprises en précertification. En tête arrivent les productions végétales, suivies des entreprises qui préparent ou reconditionnent des aliments (distributeurs ou négociants). Viennent ensuite les entreprises en productions acéricoles et en productions animales. La Montérégie compte environ 21 % des entreprises en productions végétales qui détiennent une certification biologique au Québec; cela a peu changé entre 2014 et 2017. Par contre, sur le plan de la superficie couverte, le pourcentage est passé de 16 % à 24 %.
Les superficies augmentent-elles?
En vous promenant dans les rangs, voyez-vous plus de « biologique »? Vous devriez! Entre 2014 et 2017, en Montérégie, on a doublé le nombre d’hectares en productions végétales certifiées biologiques, passant de 8401 ha à 19 978 ha (source : portailbioquebec.info). C’est une hausse considérable. On observe une augmentation du nombre d’entreprises, 195 versus 150, mais c’est surtout la taille moyenne des entreprises qui a changé. La superficie moyenne par entreprise a augmentée de 61 ha à 102 ha. Sans surprise, les productions qui occupent le plus grand nombre d’hectares sont les céréales et les oléagineux ainsi que les fourrages. La production de légumes en champ vient au troisième rang.
Selon le site portailbioquebec du CARTV, la Montérégie compte plus d’une cinquantaine de producteurs de légumes variés. De ce nombre, une trentaine sont membres du réseau « Fermier de famille » d’Équiterre — prochainement administré par la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPE). Plusieurs producteurs de la région font aussi leur mise en marché de façon individuelle. La formule « panier de l’agriculture soutenue par la communauté » est toujours bien présente, mais on trouve des producteurs biologiques également dans les marchés fermiers et dans les épiceries. Gardez l’œil ouvert.
Stratégie bio du MAPAQ
Le MAPAQ a déployé dès 2015 une stratégie de croissance pour le secteur biologique. Le Programme d’appui pour la conversion à l’agriculture biologique, qui en fait partie, vise à soutenir les producteurs lors de l’augmentation des superficies certifiées et pour la construction ou la modification d’installations d’élevage.
Depuis avril 2016, pour la Montérégie, 118 demandes ont été acceptées, ce qui représente 36 entreprises différentes en 2016-2017 et 58 entreprises différentes en 2017-2018. Tout près de 470 000 $ ont été versés aux producteurs biologiques de la Montérégie. Le secteur de l’horticulture représente près de la moitié des demandes, et les entreprises ont reçu un peu plus de 275 000 $. Les grandes cultures raflent la coupe en ce qui a trait aux superficies avec plus de 1 000 hectares.
Le Programme d’appui pour la conversion à l’agriculture biologique se poursuit
Pour le volet 1, qui concerne l’augmentation des superficies certifiées biologiques, les entreprises peuvent obtenir de l’aide financière après leur précertification et une autre somme après leur certification. Il faut présenter des demandes distinctes pour chacune des étapes. Il est très important de se rappeler que les entreprises disposent d’un délai maximal de six mois après l’obtention de leur précertification pour déposer leur demande d’aide financière et d’un délai maximal de six mois après l’obtention de leur certification pour déposer leur demande.
Pour le volet 2, qui concerne les installations d’élevage, la demande doit être déposée avant le début des travaux. Les formulaires sont disponibles dans la section sur les programmes du site Web du MAPAQ ou auprès de votre direction régionale. Communiquez avec cette dernière pour plus d’information ou afin de déposer une demande.
Liens utiles
Texte intégral : journal Gestion et technologie agricole (GTA), 10 mai 2018)