Avant de poser un diagnostic et de proposer un remède approprié, il est important de bien comprendre les causes des rendements insatisfaisants. La méthode proposée est simple : il faut utiliser les moyens à sa disposition pour bien connaître ses champs et ensuite ausculter le malade de façon rigoureuse.

Crédit photo : MAPAQ

Bien se préparer

Une bonne préparation est primordiale avant de réaliser l’expertise au champ. Parmi les préparatifs, de nombreux outils peuvent être mis à contribution. Les cartes pédologiques, d’élévation, les photos aériennes du printemps et de l’été et les plans de drainage existants des parcelles environnantes sont tous des outils qui permettent d’avoir une vue d’ensemble intéressante avant même d’aller sur le terrain. La plus grande part de cette information est accessible gratuitement dans le site Internet Info-sols via le www.info-sols.ca.

Une visite sur le terrain

Il est essentiel d’effectuer une visite des parcelles affectées avec le producteur et son conseiller en conservation des sols afin de recueillir des renseignements supplémentaires sur l’historique des champs, les pratiques culturales utilisées et les problèmes particuliers qui caractérisent les lieux. En utilisant les différentes cartes et photos aériennes, parcourir et sonder les parcelles des secteurs affectés. Creuser des trous d’environ 0.6 mètre à l’aide d’une pelle et par la suite jusqu’à une profondeur pouvant aller jusqu’à 2 mètres avec une tarière. Ceci révèle bien des indices quant aux causes des mauvais rendements. Les observations extraites de l’examen des trous, qui permettent notamment de constater le degré d’odeur, la couleur, la texture du sol, la densité du sol (compaction), la présence d’une nappe perchée, de la nappe phréatique ou de racines, aident à bien comprendre la cause réelle des problèmes. Heureusement, ces derniers, dans la plupart des cas, ne s’étendent pas à la superficie complète des champs, ce qui met en évidence l’importance de bien inspecter l’ensemble des champs problématiques.

Des solutions adéquates

Il est possible d’apporter différents correctifs adaptés aux problèmes rencontrés sur le terrain. Le tableau suivant rend compte de la diversité des mesures correctives qui ont été proposées à des entreprises ayant des problèmes dans leurs prairies qui ont participé à un suivi au champ en 2016. Il permet de constater qu’il n’existe aucun remède identique d’une entreprise à l’autre, d’où l’importance qu’un spécialiste compétent apporte son aide pour établir un diagnostic avant l’exécution des travaux au champ.

Une évaluation de la valeur des travaux 

Une fois que le diagnostic est posé, l’étape suivante consiste à estimer le coût des travaux à réaliser pour l’amélioration des prairies. Associés à une évaluation basée sur la valeur marchande du foin, ces renseignements seront utiles pour déterminer en combien d’années les investissements seront récupérés.

Tableau : Mesures correctives proposées selon les problèmes retrouvés chez les fermes visitées

	Ferme 1	Ferme 2	Ferme 3	Ferme 4	Ferme 5
Nettoyage et creusage de fossés	X	X	X	X	X
Sous-solage		X	X		X
Drainage souterrain systématique			X
Drainage souterrain parcellaire	X	X		X
Installation d'une tranchée filtrante, d'un avaloir ou d'un puits d'infiltration	X	X	X	X	X
Amélioration de la conformation et de l'égouttement de surface des champs (nivellement)			X	X	X
Amélioration des pratiques culturales pour favoriser la structure du sol				X
Protection enrochée					X

Fait à noter, les suivis effectués dans cinq entreprises agricoles qui cultivaient principalement des fourrages au courant de l’été 2016 aiguisent notre observation de prairies « en mal d’amour ». Dans chacune de ces entreprises, nous avons visité les deux parcelles qui fournissaient les moins bons rendements et des mesures correctives ont été proposées pour les améliorer. Par la suite, nous avons évalué avec le plus de précision possible les coûts de production de même que la rentabilité des fourrages. Les résultats sont surprenants, car ils varient considérablement d’une entreprise à l’autre.

Pour plus de renseignements sur la partie économique il serait intéressant de consulter l’article Êtes-vous aux prises avec une prairie en peine d’amour.

Valérie Petit, ingénieure
MAPAQ, Centre-du-Québec

Date de diffusion :  15 août 2017