Docteur, mon sol est-il en santé?

Sans toutefois parler de mode, la « santé des sols » est une expression que l’on entend depuis quelques années et que l’on continuera d’entendre. En fait, de petits gestes peuvent aider nos sols à livrer leur plein potentiel.

Comme une visite chez le médecin

Lorsque vous consultez votre médecin, la première chose qu’il vous demande est de donner les raisons de votre visite. Votre professionnel pose des questions sur les antécédents familiaux et établit un diagnostic pour obtenir un aperçu complet de votre situation. Avec ce diagnostic, il émet ses recommandations, donne parfois une prescription et vous parle souvent de prévention. Le parallèle peut s’établir entre la visite d’un médecin et celle de votre agronome à la ferme.

Par où commencer?

Peut-être constatez-vous une diminution de vos rendements depuis quelques années, même avec une fertilisation bien ajustée. Les problèmes de rendements peuvent dépendre d’une seule chose ou d’une multitude de facteurs.

Pour vous aider à bien comprendre la situation, votre agronome peut établir un diagnostic complet de vos champs et dresser l’état de santé de vos sols. Pour ce faire, il consultera préalablement l’historique et l’information relative à votre ferme qu’il possède. On parle ici de cartes de rendements, de photos aériennes, de la microtopographie, de plans de drainage existants, etc. Il discutera aussi avec vous et tentera de comprendre vos façons de faire pour ensuite établir son plan d’action.

Il devra visiter les champs problématiques pour évaluer les symptômes sur le terrain. En surface, il est souvent facile d’observer les problèmes de levées des cultures, d’égouttement (présence de mouillères) et de compaction, les zones intensives de circulation, l’état structural du sol en surface, etc.

Descendre sous la surface du sol : une étape essentielle

Bien que l’étape de l’observation en surface soit importante et puisse amener plusieurs pistes de solution, elle doit être complétée par des profils de sol. Le nombre de profils sera différent d’une entreprise à l’autre. En effet, pour certaines, la problématique peut être bien localisée et demander un minimum d’investigation. Pour d’autres, elle peut être généralisée ou associée aux caractéristiques physiques de la parcelle, comme la présence d’un changement de type de sol, ce qui pourra nécessiter un plus grand nombre de profils. Votre agronome prendra donc soin de juger du nombre nécessaire et de l’endroit précis où ils pourront être réalisés. De manière générale, il est recommandé d’investiguer à la fois les zones de bons et de mauvais rendements. 

Sur le terrain, votre agronome se présentera avec tout son attirail (sonde à drains, pelle ronde, tarière à mains, gallon à mesurer et couteau suisse). Les profils seront creusés sur une profondeur moyenne de 0,9 mètre (m) et même à une profondeur supérieure, quand c’est possible. Pour certains sols, comme les tills, l’utilisation d’outils à mains est souvent impossible. Dans le cas où les sols sont difficiles à perforer, il est préférable d’opter pour une pelle hydraulique si l’on souhaite obtenir des éléments d’observation à une profondeur de plus de 0,4 m.

Une fois l’excavation réalisée, votre agronome portera attention à l’étendue et au développement de la zone racinaire, à l’état de la structure et à la présence de compacité du sol le long du profil (généralisée ou limitée). Il s’attardera aussi à la vie existante dans votre sol, à la couleur du profil, à son odeur, à la distribution de l’eau (présence d’une nappe profonde, de nappes perchées), etc.

À partir du diagnostic complet de vos parcelles, votre agronome pourra vous fournir ses observations. Il vous donnera ensuite ses recommandations, vous permettant d’apporter les correctifs appropriés, ainsi que des solutions visant à prévenir à court, moyen et long termes la dégradation du sol, qui est l’élément-clé du rendement de vos cultures!  

Yves Bédard, ingénieur
Conseiller en agroenvironnement

Avril 2013

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Dernière mise à jour : 2021-12-10

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