Redonner vie à une friche

Vous possédez une vraie friche avec des arbustes et quelques arbres. Vous voulez la remettre en culture? Avant toute chose, il faut savoir que la remise en culture exige des investissements d’environ 5000 $ par hectare et beaucoup de travail de bras et de travaux mécanisés. 

Être bien informé

Quelques démarches sont essentielles avant de pouvoir faire pousser des plantes destinées à l’alimentation dans un tel champ. D’abord, vous devez vérifier, auprès de votre MRC, si vous avez le droit de défricher ce coin de terre. Si votre friche était un champ cultivé ou un pâturage après 1990, vous pouvez normalement la remettre en culture. Toutefois, si vous n’êtes pas certain de la date d’abandon, il faudra vérifier auprès de l’inspecteur régional en forêt de votre MRC. Ce dernier vous donnera la classification de la terre selon votre compte de taxes municipales. Il vous informera aussi de la superficie que vous pouvez remettre en culture et de la nécessité ou non d’obtenir un avis de déboisement agronomique. L’inspecteur vous fournira également d’autres détails importants tels que la largeur de la bande riveraine que vous devez conserver en friche si vous avez un cours d’eau. Notez que cette bande pourrait être plus grande que les trois mètres exigés pour des champs en culture. Rappelez-vous ceci : vous pourriez être contraint de payer des amendes importantes si vous ne respectez pas les règlements municipaux.

En termes de coûts, il faut les évaluer à la lumière d’au moins trois soumissions avant de commencer les travaux.  Et calculez bien tous les coûts, même ceux du chaulage et du drainage. 

Les premières dépenses à effectuer

Parmi les dépenses à faire, en tout premier lieu, il serait bon d’avoir en main l’analyse de sol, qui est une première étape peu coûteuse, mais combien utile.  Elle vous donnera un aperçu des coûts de chaulage et de fertilisation que vous devrez débourser chaque année après la remise en culture. Les autres coûts se répartissent selon les différentes étapes de remise en culture. ll faut d’abord bûcher les plus gros arbres de plus de 5 cm à la base et  retirer les grosses roches qui doivent être déplacées à l’aide d’un tracteur ou d’une pelle mécanique. Vous devrez réaliser d’autres travaux de pelle et peut-être même du brûlage et du transport de roches. 

S’allier un précieux collaborateur

Il faut aussi trouver un entrepreneur ayant un broyeur forestier pour éliminer le reste, soit les arbustes et les petits troncs d’arbres. Sans cet équipement, il n’est pas recommandé de travailler le sol avec une pelle, même munie d’un peigne, car vous risquez de perdre trop de terre arable.  

Il est important de vérifier les références d’entrepreneurs. Par exemple, une entreprise d’excavation peut très bien avoir une expertise en reboisement de friches sans maîtriser les travaux de remise en culture. Pour le reboisement, les travaux consistent à faire des andains de branches et de souches qui se décomposeront avec les années. Au contraire, pour la remise en culture, le but est de préserver la couche de terre arable et de la conserver lors des travaux d’excavation. Après la réalisation de ces travaux, on doit faire les labours et commencer les premières opérations culturales. Comme ces travaux de remise en culture sont dispendieux, mieux vaut être présent pour s’assurer que tout est réalisé dans les règles de l’art. 

Dans le feu de l’action

Par la suite, on recommande de chauler, puis d’ensemencer un engrais vert, et ce, afin de localiser les problèmes de drainage qui n’étaient peut-être pas visibles auparavant. Il reste à drainer, puis à niveler, si nécessaire. Il est bien possible qu’il y ait des roches à ramasser, mais vaut mieux ne pas s’éterniser dans les détails!

France Bélanger, agronome
Conseillère en développement régional

Août 2013

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Dernière mise à jour : 2021-12-10

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