Une candidate de choix pour les sols imparfaits

Vous hésitez à louer la terre du voisin, même à un prix avantageux, car elle est mal drainée, son sol est pauvre et acide et surtout, il y a tellement de roches que cela vous décourage. L’alpiste roseau est peut-être la plante de la situation.

Elle pourrait être la candidate idéale si vous avez besoin d’un foin de vache tarie avec une faible teneur en potassium, s’il vous manque du foin pour des vaches de boucherie ou encore, si vous avez un marché potentiel pour l’alimentation des chevaux. Elle présente bien des avantages, surtout pour les terres louées qu’on ne peut améliorer.

Des atouts impressionnants

L’alpiste roseau est une plante qui épie rapidement, ce qui permet de commencer la première coupe très tôt et de répartir le temps des foins sur une plus longue période. Son rendement fourrager est élevé et elle peut durer une bonne dizaine d’années. Pour les terres pauvres, acides et mal drainées, c’est une plante à privilégier. Elle résiste de manière impressionnante à l'hiver, aux maladies et aux inondations en plus d’être plus productive que les autres graminées face à la sécheresse. Grâce à ses rhizomes, elle comble les trous dans les peuplements en foin et fait habilement la guerre au chiendent. L’alpiste roseau répond bien à une fertilisation fractionnée en azote, surtout en augmentant la quantité de protéines.  Son rendement total est supérieur à celui du mil pour trois coupes avec une bonne fertilisation azotée; la différence est encore plus grande par temps de sécheresse.  Elle sèche aussi rapidement que les autres graminées pour en faire du foin sec.

La mauvaise presse de l’alpiste roseau

Évidemment, rien n’est parfait en ce monde! L’alpiste roseau s’implante lentement et est peu combative dans l'année du semis, mais elle est très agressive une fois implantée.  Elle ne convient pas à des mélanges avec la luzerne, qui ne tolère pas les conditions extrêmes de sol propices à l’alpiste roseau. À la première coupe, les producteurs « l’échappent », puisqu’elle fait rapidement des tiges hautes guère appétentes. Elle est épiée avant la fin de mai, car après cette période, disons que les vaches n’auront pas beaucoup d’agrément à la manger. En effet, après l’épiaison, ses tiges et ses feuilles grossières se développent rapidement et sa palatabilité/digestibilité diminue très rapidement. 

Comment l’apprivoiser?

D’abord, la première coupe pour la production de fourrage doit se faire à la montaison pour obtenir la plus haute qualité, vers la fin de mai. Il faut donc la surveiller et la couper dès que ses tiges atteignent 30 cm, pas plus. À la première année de production, comme la densité des tiges lors de la première coupe est faible, laissez au champ le peu de tiges produites; cela permettra d’en faire un amendement au sol qui sera bénéfique pour la production de la deuxième coupe.   

Si la plante est rendue au stade de l'épiaison, il est trop tard pour en faire du bon foin. Toutefois, vous pouvez encore l’utiliser comme paille, mais il faut éviter que les graines soient formées pour éviter sa propagation.

Cette graminée fournit une excellente repousse, bien plus rapide que les autres espèces de graminées, et produit plus de feuilles et de tiges de grosseur acceptable lors des deuxième et troisième coupes. 

Pour la commercialisation du foin, l’alpiste roseau s’avère une plante rentable proportionnellement à la quantité produite. En effet, contrairement aux autres plantes fourragères, elle est productive dans des conditions difficiles avec un minimum de fertilisation azotée. Pour ce qui est du temps des foins, elle ne se coupe pas en même temps que les autres graminées, ce qui facilite la répartition du temps de travail au champ. De plus, sans fertilisation potassique, elle produit un foin de vache tarie à faible teneur en potassium qui peut vous sauver bien des fièvres du lait.  Voilà de nombreux avantages à considérer!

France Bélanger, agronome
Conseillère en développement régional

Août 2013

 
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Dernière mise à jour : 2021-12-10

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