Ferme Gérard Raby : une passion qui donne des résultats

Gérard Raby et sa fille Geneviève Raby font un travail d’équipe. Que ce soit pour la génétique, l’alimentation du troupeau, le soin des animaux, la gestion des pâturages ou la collecte des données, ils en discutent ensemble afin d’améliorer leur efficacité. Avec leur sens de l’observation du comportement animal, ils ont développé des habiletés particulières pour soigner les veaux et choisir des taureaux afin d’avoir de bonnes taures de remplacement. 

Pour une meilleure rentabilité 

L’achat de taureaux et de taures 

Pour M. Raby, acheter un bon taureau, c’est un investissement et non une dépense. Considérant l’importance du bagage génétique, il affirme que « plus un taureau coûte cher à l’achat, moins il coûte cher par la suite. Les vêlages sont plus faciles et les veaux ont un meilleur gain de poids. En plus, tu as toute la génétique après pour les générations suivantes ».

Forts de plusieurs années d’expérience, les deux propriétaires visitent des fermes bovines afin de trouver le bon taureau pour leur troupeau. Ils se renseignent sur son alimentation et sa génétique; ils ont appris, avec le temps, à détecter si le bon taux de gain vient réellement de la génétique du taureau. Par exemple, un taureau qui a été nourri seulement avec du bon foin, en comparaison avec un taureau nourri aux grains et au maïs ensilage, n’aura pas, au final, le même gain quotidien. Ils s’informent aussi sur la génétique de la mère et de la grand-mère. De plus, si le taureau provient d’une ferme bovine, ils vérifient si la mère, les sœurs et la grand-mère font encore partie du troupeau. Si la famille est encore présente, cela indique une bonne génétique de la lignée. En dernier lieu, ils discutent avec leur conseiller Bovi Expert, qui les aide à faire leur choix final.

En procédant de la même façon que lors de l’achat d’un taureau, les Raby font l’acquisition de bonnes taures qui influenceront, tout comme le taureau, la génétique des veaux. La famille Raby accorde beaucoup d’attention à la production des taures commerciales. S’ajoutent à leurs critères de sélection la qualité des membres et du pis. Un juste équilibre entre la production de viande et la production laitière est essentiel :
​« La vache doit avoir juste assez de lait pour son veau, mais pas trop non plus pour ne pas perdre de quartiers », souligne Geneviève. Côté conformation, elle préfère des vaches bien enrobées avec une plus petite stature.​

La concentration des vêlages

Pour les Raby, il est important de concentrer les vêlages sur une période de trois mois, en hiver. Ils procèdent ainsi pour assurer un meilleur suivi des veaux et faciliter la gestion des pâturages avec un groupe de vaches-veaux homogène. En conséquence, toutes les vaches ayant une bonne génétique dont la saillie a été retardée et qui vêlent après le mois de mars sont vendues à des producteurs qui font vêler leurs vaches au printemps. 

Les bâtiments

La Stratégie de soutien à l’adaptation des entreprises agricoles leur a permis de construire une étable froide pour garder les génisses de meilleure génétique et ainsi, vendre de bonnes taures « garanties gestantes ». Par la suite, en 2015, ils ont bâti un abri pour entreposer les balles rondes de foin sec afin de diminuer les dépenses liées à l’enrobage des balles. 

Pour une meilleure gestion 

Bovi-Expert

Geneviève s’occupe des suivis liés au Programme d’analyse des troupeaux de boucherie du Québec (PATBQ) avec son conseiller Bovi-Expert. Ce dernier l’aide à prendre les meilleures décisions quant à la sélection des taures et lui fournit des renseignements pertinents sur ses données de gestion. Le transfert de données, effectué par simple photo de la fiche de vêlage, emballe particulièrement Geneviève. Cela lui évite de retranscrire les données dans un tableau du PATBQ. 

Agri-Traçabilité Québec

Afin d’assurer le suivi des veaux, Geneviève Raby achète des séries d’une centaine de boucles bovines d’Agri-Traçabilité Québec (ATQ). Elle choisit une série dont les deux derniers chiffres se situent entre 01 et 90, comme elle a environ 90 veaux par année. De cette façon, en un coup d’œil, elle sait rapidement l’âge approximatif du veau. 

Les soins des veaux

Comme les vêlages ont lieu l’hiver, dès la naissance du veau, on le recouvre d’une petite veste pendant environ une semaine. Ainsi, il conserve mieux sa chaleur corporelle, reste plus en forme et a une meilleure santé par la suite. Geneviève formule toutefois une importante mise en garde : on doit toujours couvrir le veau d’une veste propre, question d’hygiène, mais aussi pour que la mère reconnaisse l’odeur de son veau et non celle du veau ayant porté le manteau précédemment. Sans cela, la mère pourrait rejeter son petit.

Durant les 24 heures qui suivent le vêlage, Gérard et Geneviève Raby observent souvent le veau naissant pour s’assurer qu’il boit régulièrement. Ils l’incitent parfois à se lever lorsqu’il est couché trop longtemps et le dirigent vers le pis de sa mère. Les Raby veulent des veaux naissants qui ont « le goût de vivre ». Que veulent-ils dire par là? « Un veau qui a le goût de vivre, c’est celui qui a le réflexe de téter », explique Gérard Raby.

Les propriétaires s’assurent que les veaux se sentent en sécurité en leur donnant accès à un petit parc bien paillé et en les alimentant à volonté avec du foin de deuxième coupe. Puis, quand ils sont plus vieux, les veaux peuvent entrer dans leur parc et ainsi, être à l’abri des vaches plus énervées pendant leurs périodes de chaleurs. 

Des animaux au bon tempérament

Les Raby observent continuellement leur troupeau. « Plus tu passes du temps avec tes vaches et plus elles sont calmes », explique Geneviève. Elle et son père achètent et vendent des animaux à des producteurs qui ont la même philosophie, la même approche avec les animaux. « On veut acheter des animaux calmes et c’est ce qu’on veut vendre », affirment les producteurs. Les acheteurs le confirment : « Je reconnais les tiennes : elles viennent se faire flatter dans le clos ». 

La sélection des génisses

Gérard et Geneviève inséminent 90 % des vaches même si leur taureau a une excellente génétique. Ils choisissent leurs taureaux minutieusement, autant pour l’insémination d’une vache pur-sang, question d’obtenir des taures F1 (commercial), que pour obtenir des taures pur-sang. Leurs critères : un bon gain moyen quotidien (GMQ), une bonne génétique et une bonne conformation. En ce qui a trait à ce dernier critère, ils recherchent des génisses avec une bonne longueur ainsi que de bonnes profondeur et ouverture de côte. De plus, ils laissent une deuxième chance aux taures n’ayant pas produit un premier veau à la hauteur de leurs attentes. Ils ont constaté qu’un premier veau n’est pas toujours représentatif de la qualité génétique de la mère, qui développe davantage sa qualité maternelle à partir du deuxième vêlage. 

Les champs

Gérard et Geneviève Raby produisent du foin de la meilleure qualité possible : c’est pour eux une nécessité, puisqu’ils ne peuvent cultiver de maïs ensilage, leur saison de végétation étant trop courte. Dans le but d’accroître la productivité des prairies et des pâturages, ils chaulent régulièrement. Ils ont réalisé qu’il y a moins de mauvaises herbes qui diminuent l’appétence du foin. Simultanément, la santé des animaux s’est améliorée parce que les bonnes plantes fourragères poussent mieux et contiennent plus de minéraux. 

Les pâturages

Dans les dernières années, les deux propriétaires ont grandement amélioré la productivité des pacages grâce au chaulage et à une meilleure gestion des parcelles. Ils sortent les vaches plus tôt au printemps pour avoir de meilleurs pâturages par la suite. Avec cette nouvelle régie, même en septembre, les rendements des pacages sont excellents. Avec de bons pâturages, les vaches produisent plus de lait et les veaux peuvent être sevrés plus tard. La bonne repousse en herbe profite aussi aux veaux plus vieux puisque cela augmente leur gain de poids. 

Une passion qui porte ses fruits​ 

Passionnée, Geneviève Raby est toujours à l’affût des nouvelles pratiques, que ce soit en suivant les meilleurs producteurs de bovins de l’Ouest sur Facebook ou en discutant régulièrement avec d’autres éleveurs du Québec qui partagent sa passion. Elle et son père veulent des vaches dotées de la meilleure génétique possible, qui s’occupent bien de leurs veaux, qui demandent uniquement des soins de base et qui occasionnent le moins de dépenses possible.

« On aime les animaux, on aime les vaches. Nous sommes fiers de nos bêtes. Un animal heureux va profiter mieux », conclut Geneviève.

 

France Bélanger, agronome
Conseillère en développement régional

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Dernière mise à jour : 2021-12-10

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