Bien gérer la saison de paissance

Combien ai-je besoin de parcelles pour faire une bonne saison de paissance? Et comment gérer les rotations de manière efficace? Voici un petit guide pour vous éclairer en la matière.

En ce qui concerne le nombre de parcelles, il vous en faut au moins six. Et plus vous en avez, mieux c’est. Le plus simple est de subdiviser vos parcelles trop grandes à l’aide de clôtures temporaires et de fournir de l’eau aux vaches dans chacune de ces subdivisions. Les poteaux en « tire-bouchon », sur lesquels on peut fixer les fils électriques, sont les plus faciles à installer et à désinstaller, car ils comportent deux branches à enfoncer dans le sol. Pour les parcelles permanentes, on opte plutôt pour les clôtures composées de tiges à ciment coupées aux quatre pieds. Elles sont simples à installer et peuvent remplacer avantageusement les piquets de cèdre, qu’il faut enfoncer dans le sol avec une masse à clôture.

Idéalement, il faut viser moins de trois jours de paissance par parcelle, pour un maximum de six jours consécutifs. Et pourquoi se limier à six jours? C’est en raison de la physiologie des graminées, qui produisent leur première feuille après la fauche, entre la cinquième et la septième journée. Si cette première feuille est broutée, cela épuise la plante qui a été ensemencée. On voit alors se multiplier les plantes indigènes à gazon comme le pâturin et le petit trèfle blanc.

Avec six parcelles et un maximum de six jours par parcelle, les animaux peuvent paître pendant trente-six jours avant de revenir à la première parcelle. Toutefois, au printemps, c’est entre quinze et vingt jours de paissance qu’il faut fournir, puisque la croissance de l’herbe est rapide. Après cette période, il faut revenir à la première parcelle broutée. Pour ce qui est des parcelles supplémentaires, il faut les faucher dès la fin du mois de mai afin de les introduire dans la rotation de paissance suivante, s’il manque d’herbe.

En ce qui concerne la deuxième rotation, la première parcelle est prête pour la paissance dès que l’herbe atteint environ 20 centimètres. À partir de la troisième rotation, il faut choisir les parcelles où l’herbe pousse plus rapidement, notamment celles composées de dactyle ou de trèfle ladino qui a commencé à fleurir.

L’important, c’est d’éviter à tout prix de faire paître les animaux dans une parcelle restée au repos pendant plus de quarante jours. Au-delà de cette période, des feuilles commencent à sécher et l’herbe à brouter est alors composée de feuilles vertes succulentes et de feuilles brunes de mauvais goût. Pour vérifier l’état de vos pâturages, arrachez une poignée de feuilles et regardez ce que vous donnez aux vaches. Idéalement, il faut que toutes les feuilles soient vertes.

Pour les autres rotations, il ne faut pas attendre trop longtemps avant de retourner les vaches dans une parcelle. Un indice facile à surveiller : si le trèfle ladino est fleuri, la parcelle est prête pour la paissance. Il en va de même si les graminées atteignent 20 centimètres de hauteur. Par contre, vous avez trop tardé si vous constatez que les feuilles de graminées restent couchées au sol quand vous marchez dans la parcelle. Dans un tel cas, quand les vaches y feront leur entrée, imaginez combien de feuilles leurs sabots coucheront au sol, les rendant incomestibles.

Pour terminer, comparons les pâturages au gazon dont on coupe les feuilles avec la tondeuse à toutes les semaines. La différence, c’est que les feuilles des plantes à pâturage sont arrachées par les vaches. Il faut donc prévoir un plus long repos entre les paissances qu’entre les passages de la tondeuse, soit environ 20 jours.

France Bélanger, agronome
 
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Dernière mise à jour : 2021-12-10

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