​Le Maedi Visna ovin, comment le prévenir et le reconnaître?

Depuis plus de 30 ans, on entend parler du Maedi Visna ovin dans les troupeaux du Québec et même ailleurs. Cette maladie se propage presque mondialement, elle est donc à prendre au sérieux, car elle engendre un sérieux problème économique à court, moyen et long terme pour les producteurs d’ovins. Tous les sujets, qu’ils soient de races pures ou croisées, sont susceptibles d’être infectés par le virus. Voyons maintenant d’où provient la maladie, les méthodes de contaminations et quels sont les moyens possibles pour prévenir le Maedi Visna.

Le virus du Maedis Visna a été découvert chez le mouton en Islande dans le début des années 1950 et le premier cas suspecté au Canada était en 1972 en Estrie. Il appartient au genre lentivirus de la famille des rétrovirus ayant pour caractéristique d’avoir une longue période d’incubation (le délai entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes) et d’être cytopathogène, c’est-à-dire capable de tuer les cellules infectées. Les organes cibles du virus Maedi Visna sont les poumons, les mamelles, les articulations et le cerveau. Deux situations pathologiques importantes font référence aux principales manifestations cliniques de l’infection du Maedi Visna : Maedi qui signifie respiration laborieuse et Visna qui signifie dépérissement par la forme nerveuse. On peut observer quatre types de transmission : horizontale, verticale, in utero (embryon et fœtus) et vénériennes (contacts sexuels). Les cellules infectées par le virus peuvent être transmises horizontalement par inhalation des sécrétions respiratoires, mais aussi par transmission verticale de la brebis à l’agneau via le colostrum. Au départ, le virus fait son entrée dans le troupeau lorsqu’il y a introduction d’animaux infectés au travers d’animaux sains. Une fois atteint, la maladie persiste à vie chez l’animal et ce dernier devient un réservoir important de propagation vers d’autres sujets du troupeau.

Le système immunitaire des ovins ne peut éliminer le virus et les ovins touchés développent une réponse immunitaire nettement plus lente. Les signes cliniques de la maladie seront visibles vers l’âge de trois ans. On va alors observer de l’amaigrissement qui est la première manifestation clinique de la maladie, des difficultés respiratoires et des mammites chroniques. Suite à l’apparition de ces premiers signes, les animaux vont succomber à la maladie environ huit à neuf mois plus tard. La seule façon de diminuer les incidences de la maladie est d’adopter des mesures de dépistages sérologiques, de biosécurité et l’élimination des animaux porteurs. Vous l’aurez compris, lorsqu’on doit réformer une quantité importante de moutons, on a une perte financière élevée.

Le Maedi Visna est actuellement présent dans la plupart des troupeaux du Québec et du Canada. Aucun vaccin ni traitement n’est efficace, seules la détection par le test ELISA et l’élimination des animaux du troupeau sont pratiquées. Suite au test, les animaux positifs et leur progéniture de moins de 6 mois sont séparés des animaux négatifs ou complètement éliminés du troupeau dans les 30 jours suivant la réception du test. Pour qu’un troupeau ait le statut argent, il faut que tous les sujets de 6 mois et plus soient testés négatifs. Pour le statut or, deux tests de dépistages consécutifs doivent être faits et tous les animaux doivent être testés négatifs. Enfin, le statut diamant est atteint après deux années et plus correspondant aux exigences du statut or.

Si vous êtes un nouvel éleveur ovin, je vous encourage fortement à contacter votre vétérinaire pour faire tester votre troupeau. Vous aurez alors l’information nécessaire pour planifier une bonne stratégie d’élevage et éviter de trop grandes pertes. Vous voulez en savoir davantage sur le Maedi Visna, rendez-vous sur le site Internet du CEPOQ.


Références :

 

Marie-Soleil Boivin-Côté
Étudiante en agronomie

Cet article a été rédigé en partenariat avec Diane Allard, M. Sc., agronome, MAPAQ.

 
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Dernière mise à jour : 2021-12-10

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