Procurer un environnement favorable à nos élevages

Les températures estivales et automnales font rapidement place à des températures plus froides en l'espace de quelques mois. Pour les bâtiments d’élevage qui comportent du confinement, le climat froid exige de porter une attention particulière à la manière dont varient les conditions d’environnement intérieur. Un nombre important d’animaux placés dans un espace restreint viendra à produire de la chaleur, mais aussi de l’humidité et plusieurs gaz.

L’humidité et les gaz toxiques proviennent de différentes sources. En effet, la respiration du cheptel, les eaux de lavage, les déversements accidentels et les déjections produisent de l’humidité. Quant aux gaz, on retrouve principalement au bâtiment l’ammoniac (NH3) qui est produit par les fèces, l’urine et des déchets organiques, le sulfure d’hydrogène (H2S) occasionné par le fumier et le bioxyde de carbone (CO2) provenant de la respiration des animaux et des systèmes de chauffage au gaz ou à l’huile.

Les surplus de chacun de ces éléments devront être évacués d’une quelconque manière, habituellement par ventilation naturelle ou mécanique. Pour les élevages localisés dans des climats froids comme au Québec, le maintien d’un bon environnement peut toutefois générer un déficit en ce qui a trait aux températures intérieures du bâtiment. En fait, dans les périodes hivernales intenses, même dans des conditions minimales de ventilation d’un bâtiment étanche et isolé selon les normes, on estime que 60 à 70 % des pertes de chaleur sont attribuables à la ventilation.

Par temps glacial, un bon nombre de producteurs choisissent d’arrêter la ventilation au profit d’un gain de chaleur sensible, sans se douter que le geste résulte en une élévation relative de l’humidité et des gaz dans le bâtiment. Même par temps très froid, il est essentiel de maintenir une ventilation minimale et d’en respecter les débits recommandés. Par conséquent, il faut garder à l’esprit que l’ajout de chauffage d’appoint est une nécessité dans les bâtiments tempérés pour maintenir des conditions d’ambiance acceptables, tant pour les animaux que pour les humains qui y travaillent.

Bien connaître son système et la manière de l’exploiter

La période de décembre jusqu’à la fin mars apporte bien souvent des problèmes de ventilation. En effet, les entreprises qui ont effectué des changements partiels ou complets d’équipements de ventilation ou chauffage durant l’année ou qui ont procédé à des ajouts plus tôt en saison ont souvent une période d’ajustement à traverser avant de bien maîtriser tout le concept d’ambiance à l’intérieur des bâtiments.

À cela s’ajoute les nouveaux exploitants qui connaissent peu leur bâtiment et son étanchéité, leur nouvelle production ainsi que les appareils de ventilation qu’ils ont acquis par défaut. Les impacts se manifestent par des bâtiments trop ventilés qui sont très froids, voire gelés ou à l’opposé, des bâtiments sous ventilés avec des parois sur lesquelles apparaissent de la condensation (murs et plafonds), de l’inconfort continuel pour les animaux et les humains, des animaux malades et une hausse de mortalité, etc.

Dans la majorité des cas, on remarque que plusieurs producteurs ne maîtrisent pas les appareils de contrôle qu’ils ont achetés et installés. Plusieurs composantes sont à vérifier. Il faut s’assurer du positionnement des différentes sondes et des appareils de chauffage à l’intérieur du bâtiment, ainsi que du bon fonctionnement de chacun. De plus, il faut veiller au bon ajustement des entrées d’air pour contrôler sa vitesse d’entrée dans le bâtiment. Étant donné les besoins de ventilation différents en période de chauffage et de rafraîchissement, les ventilateurs et les autres composantes du système de ventilation doivent être bien programmés.

Parfois, dans un même bâtiment, on retrouve différents types de contrôles de plusieurs compagnies. Par conséquent, les manuels d’instruction et d’opération doivent être conservés et être facile d’accès afin de s’y référer lorsqu’une personne-ressource demande à les consulter. Il arrive régulièrement en vérifiant plusieurs contrôles automatiques de ventilation, que les températures de consigne soient mal configurées ou qu’une mauvaise sélection des courbes de ventilateur ait été faite lors de la programmation.

Il faut donc retenir qu’une bonne ventilation du bâtiment tout au long de l’année est essentielle pour maintenir les bonnes conditions d’ambiance recherchées. Bien connaître ses installations lors de l’achat, c’est aussi s’assurer d’obtenir le meilleur rendement de son système de ventilation. Que ce soit au moment d’en faire l’acquisition ou après plusieurs années de son fonctionnement, il ne faut pas hésiter à demander au fournisseur ou au concepteur à obtenir des explications claires pour mieux exploiter notre système de ventilation. 

Yves Bédard, ingénieur
Conseiller en agroenvironnement

Octobre 2014

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Dernière mise à jour : 2021-12-10

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