Bons chevaux, bon foin

Avec plus de 1 500 bêtes, les propriétaires de chevaux de la Mauricie doivent produire ou acheter l’équivalent de plus de 369 000 petites balles carrées de foin. Mais que recherchent-ils au juste?

Selon l’étude de la filière Cheval du Québec en 2009, la Mauricie compte plus de 1 500 chevaux. On peut facilement estimer leur besoin en foin à plus de 5 530 tonnes ou 369 000 petites balles carrées par année. Cela fait beaucoup de foin à produire et à acheter pour les propriétaires de chevaux de cette région! Mais comment reconnaitre du bon foin à chevaux?

Avant même de défaire une balle de foin, la première étape consiste à établir le niveau de qualité du fourrage dont les chevaux ont besoin selon leur travail, leur stade physiologique, leur race, etc. Par exemple, un poulain en croissance n’aura pas les mêmes besoins en protéines qu’un cheval âgé qui vit au pâturage. De même, les besoins énergétiques d’un cheval de course diffèrent de ceux d’une jument en gestation. Il faut toujours garder en tête que le cheval est d’abord un herbivore et que les concentrés viennent seulement balancer les éléments manquants dans les fourrages. Il est donc plus avantageux d’offrir un foin d’excellente qualité, fauché jeune, et de réduire les concentrés que de donner aux chevaux un foin mature avec beaucoup de concentrés.

Sa composition et son apparence

Après avoir déterminé les besoins de vos chevaux en énergie et en protéines, la seconde étape pour évaluer le foin consiste à l’inspecter à l’œil et au toucher en déballant quelques balles. Les feuilles étant plus nutritives et plus digestibles que les tiges, le foin doit être agréable au toucher parce qu’il contient une bonne quantité de feuilles souples plutôt que raide à cause d’une abondance de tiges. Les chevaux sont capables de trier le foin avec leur fine bouche et ils préféreront un foin avec un ratio feuilles/tiges élevé.

Aussi, apprenez à reconnaitre les graminées et les légumineuses les plus courantes telles que :

  • la fléole des prés (mil)
  • le brome des prés
  • le dactyle
  • le trèfle ladino
  • la luzerne
  • le lotier.

Les légumineuses contiennent plus de protéines que les graminées. Un foin à teneur élevée en légumineuses est préférable pour des animaux en croissance ou en lactation tandis qu’un foin à dominance de graminées convient plutôt aux chevaux à l’entretien ou en entrainement. Il est aussi très important de distinguer les mauvaises herbes des plantes désirables. Un peu de jeune chiendent n’est pas trop problématique, alors que la présence de prêle des champs, de moutarde, de trèfle alsike et de fougères est très nocive pour les chevaux.

Également, il faut noter le stade de maturité auquel les plantes ont été fauchées. Plus le foin est mature, plus il est fibreux et plus il contient des épis de tiges et de fleurs. Il sera alors moins nutritif. La teneur en énergie diminue drastiquement dans les graminées après l’épiaison.

Photo: Andréane Martin, MAPAQ, Mauricie

Sa couleur

La couleur idéale d’une balle de foin tire sur le vert ou le vert pâle. Il arrive parfois que certaines balles soient décolorées en partie et que leur teinte s’approche du jaune pâle, à cause du soleil. Cela affecte seulement leur contenu en vitamine A et elles peuvent malgré tout être de bonne qualité. Cependant, assurez-vous que l’intérieur de la balle n’est pas décoloré, car cela peut être un signe que le foin a été trop longtemps au champ avant la presse. S’il est resté à la pluie ou s’il a été insuffisamment séché ou mal entreposé, le foin aura une apparence brunâtre et il risque de contenir des moisissures et de la poussière.

Son odeur

Un bon foin sera agréable à sentir tandis qu’un foin ayant chauffé aura une odeur forte, piquante, de moisi et peu agréable. Les nez fins peuvent sentir les moisissures avant même d’en voir les traces.


L’absence de poussière et de moisissures

Les chevaux sont très sensibles à la poussière, et les moisissures sont toxiques pour eux. Il est donc recommandé d’ouvrir plusieurs balles qui sont susceptibles d’être de moins bonne qualité afin de vérifier la présence de moisissures et de poussière : balles brunâtres, celles qui ont une drôle d’odeur ou qui sont plus pesantes que les autres. Comme la météo au Québec ne rime pas toujours avec foin sec, il est tolérable d’avoir un très faible pourcentage de balles poussiéreuses dans un lot, surtout lors de la première coupe. Il existe différentes solutions pour alimenter les animaux selon la dégradation du foin :

  • faire tremper le foin dans l’eau
  • utiliser un purificateur de foin ou « hay steamer »
  • secouer le foin
  • le défaire en brins à l’extérieur
  • le jeter.

Une analyse essentielle

Trop souvent la grande oubliée, une analyse en bonne et due forme de la composition chimique est essentielle pour établir avec justesse la qualité d’un foin. À moins de 30 $ l’analyse, vous pourrez déterminer précisément la valeur nutritive de votre foin et dans quelle mesure elle répond aux besoins de vos chevaux. N’hésitez pas à consulter votre spécialiste en nutrition animale afin de bien échantillonner vos balles pour l’analyse et de balancer la ration finale pour votre cheval selon les nutriments que votre fourrage contient réellement.

Andréane Martin, agronome M.Sc.
Direction régionale de la Mauricie
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Date de diffusion : 2016-10-14

Ne pas remplir ce champs

Dernière mise à jour : 2016-10-18

Menu de bas de page

Aller au Portail du gouvernement du Québec
© Gouvernement du Québec, 2024