Les soins postvêlage, ça « veaux » la peine de les prioriser!

Vaches et veaux

 

Maintenant que vos vaches ont vêlé, la dernière période critique s’entame soit les 10 premiers jours de vie de vos veaux. Est-ce que les mères sont en santé? Est-ce que l’alimentation offerte est idéale? Est-ce que vos conditions ambiantes sont optimales? Comment tirer avantage de cette période pour augmenter vos revenus? Dans cet article les soins que vous devez apporter à vos vaches et vos veaux seront discutés.

Soins à la mère

La première attention à la mère suite au vêlage est de s’assurer qu’elle délivre son placenta en deçà de douze heures. La rétention placentaire peut entraîner une métrite ou une endométrite qui risque de rendre l’animal temporairement stérile [1]. Une tentative de retirer manuellement le placenta peut occasionner une hémorragie, une infection utérine ou encore un prolapsus. Il est recommandé de faire intervenir le vétérinaire si le placenta n’est pas évacué, incomplet ou que l’état de la vache se détériore [2].

Alimentation

La période suivant le vêlage est une excellente occasion de reformer les groupes de mères selon leur besoin nutritionnel. Ainsi, les mères de jumeaux, les primipares ainsi que les vaches à faible état de chair ont tout intérêt à être groupées ensemble pour leur offrir une ration optimale pour leur condition.

Une balance énergétique faible en pré et postvêlage occasionne des problèmes métaboliques sérieux tels que l’aneostrus, l’amincissement et une production laitière faible [3]. L’alimentation des vaches doit être modifiée afin de suffire à la demande énergétique de leur rôle de nourricière. En début de lactation, leur besoin en énergie et protéine augmente au-delà du niveau de leur consommation volontaire de matière sèche (CVMS) [4, 5].

Afin de combler leur besoin grandissant, vous devez offrir aux mères un fourrage de très bonne qualité en début de lactation. En plus de posséder une composition supérieure, ce fourrage contenant moins de NDF (fibre au détergent neutre) encombrant moins le rumen et augmentent la consommation volontaire. Les besoins énergétiques pour la maintenance, la croissance et la lactation doivent être entièrement comblés au préalable afin que l’énergie soit disponible pour la reproduction. Ainsi, une vache en carence tardera à revenir en chaleur et verra son taux de conception diminuer [2]. Il est important de noter que les besoins énergétiques varient selon la température extérieure, l’humidité, le vent et la condition du pelage.

Conditions ambiantes

Lors de la mise bas de vos vaches, vous avez choisi un endroit sec et propre. Il est important de garder l’hygiène à son maximum dans les jours suivant la parturition. L’ajout de litière en grande quantité quotidiennement permet d’offrir une couche isolante aux veaux et de les garder au sec. Également, il importe d’offrir un endroit à l’abri du vent aux nouveau-nés qui ne possèdent qu’une mince couche de gras pour lutter contre le froid. Une surveillance étroite est de mise afin de détecter rapidement toute anomalie chez les veaux et les mères. La rapidité d’intervention est essentielle pour diminuer la mortalité néonatale.

Comment augmenter mes revenus?

Les dix jours suivants, le vêlage est une période optimale pour identifier et castrer vos veaux. En plus de faciliter les opérations vu la grosseur et l’âge des animaux, une castration hâtive permet diminuer les risques de complication. Une amende de 15 $ est donnée à l’encan pour un veau non ou mal castré. En plus de cette amende, on note une dépréciation globale d’au moins 0,05 $ la livre. Pour un veau mal ou non écorné, une autre amende de 15 $ ainsi qu’une dépréciation de 0,05 $ la livre est prise en compte à la vente. Finalement, la pose de boucles aux veaux devrait être faite rapidement afin de diminuer le stress à l’animal, rendre la manipulation plus fonctionnelle et faciliter la sélection génétique par une identification rapide des progénitures [6]. Un veau ayant une date de naissance erronée ou absente se voit attribuer une dépréciation d’au moins 0,02 $ la livre [6].

Bibliographie

1. Short, R.E., et al., Physiological mechanisms controlling anestrus and infertility in postpartum beef cattle. J Anim Sci, 1990. 68 (3) : p. 799-816.
2. Parish, J.A., J.D. Rhinehart, and H.T. Boland, Beef Cattle Calving Management. Extension Service of Mississippi State university, 2009. Publication 2558.
3. Roche, J.F., D. Mackey, and M.D. Diskin, Reproductive management of postpartum cows. Animal Reproduction Science, 2000. 60–61 (0) : p. 703-712.
4. Stanley, T.A., et al., Periparturient changes in intake, ruminal capacity, and digestive characteristics in beef cows consuming alfalfa hay. J Anim Sci, 1993. 71 (3) : p. 788-95.
5. JORDAN, W.A., et al., VOLUNTARY ROUGHAGE INTAKE BY NONPREGNANT AND PREGNANT OR LACTATING BEEF COWS. Canadian Journal of Animal Science, 1973. 53 (4) : p. 733-738.
6. Cécyre, A., Quand chaque dollar compte! Bovins du Québec, 2011.

Andréane Martin, agronome, M.Sc.
En collaboration avec la Table sectorielle bovine du MAPAQ

Date de diffusion : 27-01-16

 
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Dernière mise à jour : 2016-01-26

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