L’ensilage de maïs est un aliment très profitable à produire en raison de son rendement et de sa teneur élevée en énergie. Il est particulièrement intéressant à utiliser dans l’alimentation des vaches et chèvres laitières, tout comme pour les bovins et agneaux en finition. C’est un fourrage qui se récolte et fermente rapidement. Cependant, pour obtenir un fourrage économique et de haute qualité nutritive, il est essentiel de respecter certaines conditions. L’humidité à la récolte, la longueur de coupe et le conditionnement sont des facteurs importants à prendre en considération pour en maximiser le potentiel.

À quelle humidité dois-je récolter ?

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Afin d’obtenir un fourrage ayant atteint son maximum de digestibilité et de potentiel d’ingestion ainsi qu’une bonne fermentation, il est important de le récolter à une humidité adéquate. Cet objectif coïncide à une humidité variant entre 62 et 70 %, selon le système d'entreposage utilisé. Une récolte à moins de 60 % d’humidité se traduit par une réduction de la performance des animaux et un ensilage qui fermente moins bien.

Pour un silo-couloir, on vise généralement une humidité variant entre 65 à 70 % et pour un silo vertical, une humidité de 62 à 67 %. Pour les silos verticaux très hauts, il est recommandé de récolter le fourrage un peu plus sec soit, entre 60 et 65 % d’humidité pour éviter les écoulements.

Afin d’obtenir ce niveau d’humidité, l’échantillonnage au champ devrait débuter lorsque les épis sont complètement dentés et que la ligne d’amidon a commencé sa progression. Le testeur koster ou le four à micro-ondes peuvent être utilisés pour évaluer l’humidité de l’ensilage. Un échantillon représentatif du champ à récolter de 5 à 10 plants (ne pas utiliser les rangs sur les bords du champ), hachés avec déchiqueteur à branches, pourra être utilisé pour vérifier l’humidité du champ. Le test qui consiste à tordre quelques tiges du plant de maïs n’est pas une mesure précise. Ne pas oublier de rajouter un 2 % d’eau résiduelle à l’humidité obtenue avec l’aide du koster ou du four à micro-ondes.

L’humidité du plant de maïs devrait diminuer de 0,5 unité de pourcentage par jour. Si l’humidité d’un échantillon donne 68 % au koster, il faut ajouter 2 % d’eau résiduelle pour l’obtention de l’humidité réelle du fourrage qui sera de 70 %. Si l’humidité à la récolte ciblée est de 65 % d’eau, il devra attendre 10 jours avant de couper le champ (70 % d’humidité – 0,5 % d’humidité / jour x 10 jours = 65 %). Des conditions chaudes et sèches accélèrent la baisse d’humidité du plant de maïs. Il est fortement conseillé, de récolter le plant de maïs avant la première gelée mortelle. Si le champ gèle, il faut le récolter le plus rapidement possible, car les plants sèchent rapidement et diminuent en digestibilité.

À quelle longueur récolter ?

La longueur de coupe théorique (LCT) recherchée avec une fourragère conventionnelle est de 3/8 de pouce. Une LCT de 1/4 de pouce serait préférable lorsque le plant de maïs contient moins de 65 % d’eau pour s’assurer que les grains et la rafle (cœur de l’épi) soient bien conditionnés. Pour les fourragères avec rouleaux craqueurs, une LCT variant entre 1/2 à 3/4 de pouce est ciblée pour obtenir suffisamment de fibres efficaces pour les vaches laitières. Plus le matériel est sec, plus la longueur de coupe devrait se rapprocher de ½ pouce. Si le fourrage contient entre 62 à 67 % d’humidité, une LCT de 3/4 de pouce est préférable. La distance entre les rouleaux devrait osciller entre 1 et 3 mm (largeur d’une lame de couteau de poche). Des couteaux bien aiguisés et une barre de coupe non émoussée permettent d’obtenir une coupe nette qui favorise une bonne compaction et fermentation. La vérification du degré de conditionnement des grains et des rafles et la longueur de coupe du fourrage peuvent être effectuées à l’aide d’un tamis à 3 ou 4 plateaux. La technique du seau d’eau permet aussi de vérifier la mouture des grains, car les grains se déposent au fond du seau.

L’ensilage de maïs est un aliment flexible. C’est un atout en fin de saison, lorsqu’il y a un manque de fourrage, car le chantier de récolte est rapide. Cependant, la récolte du plant de maïs doit s’effectuer de manière adéquate pour en retirer le maximum de bénéfices. Des efforts considérables, déployés tout au long de la saison de culture, peuvent être anéantis en quelques jours, si cette étape n’est pas réalisée avec minutie. À vous d’y voir!


Alain Fournier, agronome
Conseiller en productions laitière et bovine
MAPAQ

Date de diffusion : 2014-08-19