Et si l'inversion des taux du lait de chèvre était influencée par les conditions ambiantes?

Chèvre
Crédit photo : MAPAQ
La composition du lait de chèvre est influencée par plusieurs facteurs, notamment l’alimentation qui représente un élément essentiel à considérer. Par contre, s’il fait chaud et humide dans l’étable et que les chèvres réduisent leur consommation, sommes-nous gagnants à modifier leur alimentation?

À partir de ce questionnement, notre intérêt s’est tourné vers la possibilité que les conditions environnementales en été, telles que la température et l’humidité, pouvaient jouer un rôle important dans l’inversion des composantes du lait. Un projet réalisé chez 9 fermes laitières caprines lors de l’été 2014 a permis d’effectuer des diagnostics des conditions ambiantes. Ceux-ci ont permis de proposer des correctifs visant à diminuer le stress dû à la chaleur et ainsi maximiser les composantes du lait tout en optimisant les revenus des élevages.
 

La température, l’humidité et l’indice de température et d’humidité (ITH)

En période estivale, la température maximale à laquelle les chèvres laitières et les chevrettes doivent être exposées est de 27 ⁰C. Toujours pour la même période, l’humidité relative du bâtiment doit se situer entre 65 et 80 %. En combinant les données de température et d’humidité relative, nous obtenons l’indice de Température-Humidité relative. Cet indicateur nous montre le niveau de stress thermique des animaux et doit se situer entre 64 et 67.

Un total de 26 capteurs a été installé dans les 9 entreprises afin de mesurer la température et l’humidité des chèvreries, plus précisément, dans les parcs des laitières. La prise de données nous a permis de réaliser un portrait de ce que les chèvres ressentaient comme stress thermique. Voici un aperçu des indices ITH en fonction des données prises par un capteur :

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Les données obtenues à l’aide des capteurs nous ont permis de constater qu’à certaines périodes de l’été, les chèvres subissaient un stress thermique qui pourrait hypothétiquement se traduire en une inversion du taux gras et protéines. À l’aide des données des composantes du lait prises au contrôle laitier et celles des paies de lait, nous avons établi un graphique comparant ces données avec les ITH. Voici un exemple du graphique :

Nous avons pu observer qu’effectivement, il pouvait y avoir un lien entre l’indice ITH et le pourcentage des composantes du lait. Ce qui nous a amenés à nous questionner sur le principal élément pour contrôler les conditions ambiantes des chèvreries, soit la ventilation.
 

La ventilation

En été, la condition optimale pour rafraîchir les chèvres, lorsque la température et l’humidité sont élevées, est de maintenir une ventilation dont la vitesse de l’air se situe à 1,27 mètre/seconde (m/s). Nous avons pu constater que dans les diverses chèvreries, les vitesses d’air variaient considérablement (entre 0 m/s et 2 m/s) dans les enclos de chèvres laitières, ce qui se traduisait souvent par soit un manque de ventilateurs ou encore, par un manque de prises d’air.

De concert avec un ingénieur spécialisé en ventilation, nous avons pu suggérer différentes alternatives pour améliorer la ventilation des entreprises participantes.

Si le projet a attiré votre attention, sachez qu’il sera présenté de façon complète lors de la prochaine Journée INPACQ Caprins en janvier 2015. De plus, le Réseau Agriconseils du Centre-du-Québec peut vous offrir une aide financière pour réaliser un diagnostic de la ventilation de votre exploitation.

Chantal Lemieux, agronome, conseillère en développement bioalimentaire
Secteurs ovin et caprin
Catherine Roy, étudiante en agronomie à l’Université Laval

Date de diffusion : 2014-10-09
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Dernière mise à jour : 2014-10-14

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