Des photographies numériques pour anticiper la composition botanique d’une prairie ou d’un pâturage

Lorsque nous effectuons une estimation visuelle de la composition botanique d’un champ fourrager, nous avons fréquemment tendance à sous-estimer l’importance des graminées présentes. 

Crédit photo : Paméla Magnan-Baril, étudiante

La nouvelle technique proposée pour augmenter la précision d’estimation des différents types de plantes fourragères tels que les légumineuses et les graminées, consiste à prendre quelques photographies à la verticale de la matière végétale d’un champ et d’insérer celles-ci dans le logiciel Présentation PowerPoint de Microsoft. À l’aide de ce logiciel, la proportion réelle de chaque type de plantes fourragères sera obtenue en effectuant quelques étapes simples et rapides à réaliser.

La technique a été développée par des chercheurs de l’Université de Virginie-Occidentale afin de permettre de donner les proportions plus précises qu’occupent les différents types de plantes fourragères. Par exemple, la photo ci-dessous démontre un quadra qui contient en biomasse sèche, 25 % de légumineuses et 75 % de graminées. Auriez-vous évalué ces mêmes proportions à la suite d’un simple coup d’œil?

Référence : Rayburn, E. B. et Green, J.T. 2014. Visual Reference Guide for Estimating Legume Content in Pasture. Published in Forage and Grazinglands. 6 p.

Une méthode simple et accessible à tous

À l’aide de « Outils de dessin » du logiciel Présentation PowerPoint de Microsoft, une matrice de points a été produite par les chercheurs. Sur les photographies, des pointes de flèches sont superposées à équidistance les unes des autres. Pour chaque pointe de flèche, il faut déterminer sur quel type de plantes celle-ci se positionne. Ensuite, à l’aide de quelques calculs mathématiques simples, vous obtiendrez les proportions qu’occupent les différentes plantes fourragères. Pour une précision plus optimale, il est proposé de prendre 12 photographies représentatives ou plus par champ et d’utiliser jusqu’à 100 pointes sur chacune d’entre elles. Bien sûr, cela reste malgré tout, à la discrétion de l’utilisateur.

Crédit photo : Paméla Magnan-Baril, étudiante

Exemple de superposition de la matrice en pointes de flèches sur une photographie prise d’une parcelle dans une prairie.

Cette méthode est une alternative ingénieuse si on la compare à l’ancienne procédure qui consistait à prélever des parcelles de végétation dans une prairie. Il fallait ensuite, peser, classifier et trier chaque plante se trouvant dans ces parcelles dans le but d’obtenir leur biomasse et de déterminer la proportion qu’occupent tous les types de plantes fourragères.

 

Quelques avantages de la prise de photos :

  • être en mesure d’effectuer plusieurs parcelles dans un champ, sans détruire ou prélever de la matière fourragère
  • économiser du temps et de l’argent
  • appliquer une méthode facile et accessible pour tous.

Des résultats très proches de la réalité

Le projet de stage consistait à tester cette technique sous un angle bien précis :

  • estimer la proportion des espèces présentes dans un quadra donné
  • faire ressortir les sources de biais pouvant faire varier la précision de l’estimation
  • comparer deux méthodes d’évaluation au champ.

Les conclusions sommaires de l’expérience montrent que la méthode par des photographies numériques est visiblement plus précise que l’observation directe au champ. Cependant, il est important de préciser que l’utilisation de photographies numériques doit se réaliser sous des conditions propices. Par exemple, il est suggéré d’effectuer l’estimation lorsque la hauteur des plantes fourragères se situe entre 20 et 25 centimètres. Sinon, il y a de fortes chances que certaines plantes seront cachées par d’autres plantes de forte densité et l’utilisateur ne sera pas en mesure de bien identifier chacune d’entre elles.

À noter que le projet visait essentiellement à déterminer la validité des méthodes d’estimation suggérées par plusieurs chercheurs dans un quadra uniquement. Donc, ces conclusions ne peuvent pas être associées directement à l’estimation de la composition botanique entière d’un champ. Cela pourrait faire l’objet d’un prochain projet!

Pour plus d’informations sur cette méthode, un rapport sur ce projet est disponible sur le site Agri-Réseau.

Référence : Rayburn, E.B. 2014. Measuring Legume Content in Pastures Using Digital Photographs. Published in Forage and Grazinglands. 6 p.


Paméla Magnan-Baril, stagiaire en biologie
Collaboration : Denis Ruel, agronome

Date de diffusion : 15 octobre 2015

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Dernière mise à jour : 2015-10-13

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