La production de la fraise hors-sol a-t-elle un avenir au Québec?

La culture de fraises hors-sol sous abri est la technique horticole qui s’est le plus développée en Europe au cours des dix dernières années. En Amérique du Nord, le Québec fait figure de leader dans le développement des méthodes de production visant la culture hors-saison de la fraise, que ce soit en plasticulture au champ ou en culture hors-sol sous abri.

© Photo : MAPAQ

Depuis quelques années, une douzaine d’entreprises de production de fraises en serre ont vu le jour au Québec. Est-ce une erreur de parcours? Ou une mode passagère qui n’aura pas un grand avenir? Est-ce un produit de grand luxe dont la production sera réservée à quelques privilégiés?

La tendance s’inscrit de toute évidence dans la continuité des choses. Depuis au moins 10 ans, les producteurs de fraises québécois ont considérablement élargi la fourchette de l’offre de la fraise fraîche sur le marché domestique. Auparavant, l’offre de production de la fraise en rang natté débutait le 21 juin pour une durée de 3 à 4 semaines. Aujourd’hui, des fraises sont disponibles dès le début juin jusqu’à la mi-octobre, dépendant des années. Toute cette production se fait en champ et est rendue possible grâce aux différentes applications de la plasticulture.

Saisonnalité de la production rime avec « occasion d’affaires »

Étant donné la forte saisonnalité des fraises produites localement, les fraises importées représentent 85 % de la consommation annuelle (3,81 kg/habitant) et le Québec en importe à lui seul plus de 28 000 tonnes annuellement. Par ailleurs, ces fraises importées proviennent principalement de Californie, région qui fait face actuellement à de graves problèmes de production en lien avec la qualité de l’eau et l’abolition à brève échéance de produits pour la fumigation des sols. Une hausse anticipée des prix pour la fraise couplée à la forte saisonnalité du produit devrait être un stimulant pour les entreprises de l’industrie qui veulent prendre des parts de marché de plus en plus grandes sur la portion hors-saison de ce marché global. Et la fraise hors-sol apparaît comme une des meilleures solutions pour continuer à accroître la fourchette de l’offre par les entreprises québécoises dans le secteur.

Agrandir par l’intérieur

La Californie n’est pas la seule région productrice ayant à faire face à des utilisations de plus importantes de stérilisants de sol. Certains producteurs font face à un dilemme important : comment accroître leur capacité de production s’ils ne veulent pas utiliser de stérilisants de sol? Lorsque la disponibilité des terres pour les rotations de sol est inexistante ou que leur prix fait qu’il s’avère non rentable ou impossible de progresser pour combler une demande grandissante, la production hors-sol sous abri apparaît comme une solution intéressante qui permettrait « d’agrandir par en dedans » comme on le dit couramment.

Plusieurs entreprises québécoises ont fait l’essai de différentes techniques de production hors-sol au cours des dernières années. Elles n’ont pas les mêmes objectifs, mais veulent maîtriser les différentes techniques propres à la production hors-sol pour améliorer leur présence sur le marché québécois.

Une partie importante de la journée INPACQ Horticole du 5 février 2015 était consacrée à la présentation des essais qui ont été réalisés dans la région pour nous permettre d’acquérir la maîtrise de ces techniques particulières. C’est un rendez-vous à ne pas manquer!

Jacques Painchaud, agronome, M. Sc.
Conseiller en développement bioalimentaire
Secteurs production maraîchère, fruitière et agriculture biologique

Date de diffusion : 2014-12-11

 
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Dernière mise à jour : 2015-03-24

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